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Constantine, saison 1 : un magicien qui impressionne peu

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Constantine saison 1 NBC 600x400 - Constantine, saison 1 : un magicien qui impressionne peu

Ayant déjà donné le jour à une adaptation cinématographique à la qualité discutable avec Keanu Reeves dans le rôle-titre, le comic book Hellblazer est de nouveau adapté, donnant cette fois-ci Constantine, une série télévisée de NBC.

Développée par Daniel Cerone (Dexter) et David S. Goyer (Da Vinci’s Demons), Constantine met alors en scène Matt Ryan dans la peau d’un dangereux magicien, détective de l’occulte qui combat les forces de l’ombre, démons et toutes autres créatures maléfiques.

Ce dernier est surtout un homme entièrement défini par un exorcisme à Newcastle qui a mal tourné quand il était plus jeune et qui utilise ses talents pour venir en aide aux autres alors qu’il ne peut pas s’aider lui-même. Habitué à perdre ceux qui l’entourent, John s’impose très vite comme un personnage avec beaucoup d’attitudes pour dissimuler ses faiblesses.

Après un mauvais départ avec le pilote, la première saison de Constantine apparait déterminée à donner le jour à une adaptation qui se veut un minimum fidèle à l’œuvre qui l’inspire, allant même jusqu’à revisiter des intrigues de la bande dessinée. Les efforts faits pour reprendre le matériau d’origine et tenter de lui donner vie sur le petit écran sont au moins louables, le résultat étant quant à lui moins concluant.

En réalité, Constantine doit sûrement trop à son matériel d’origine qui a doté la série au début d’une aura particulière. Ce qui peut au départ attirer la curiosité n’est cependant pas suffisant pour maintenir l’intérêt sur la durée. Et dans son domaine, il est regrettable de constater que cette première saison (composée de 13 épisodes) peine à se démarquer des autres shows du même genre ou tout simplement d’apporter quelque chose de plus.

À quelques rares occasions près, Constantine se présente avant tout comme un ersatz de Supernatural – une série qui, si elle est loin d’être au sommet de sa gloire à l’heure actuelle, a su explorer le mélange fantastique/horreur avec succès. Constantine ne parvient pas non plus à créer un attachement notable avec ses personnages, comme a su le faire par exemple Grimm.

Il faut dire que, sur le second point, Constantine amorce très tôt une rotation entre les différentes figures qui fréquentent John, un procédé qui semble émerger – on peut supposer – de limites budgétaires. Que ce soit Chaz, Zed ou Manny, qui côtoient tous John, ils forment avant tout un entourage qui est présenté comme un peu trop remplaçable. Si Charles Halford fait de Chaz un personnage hautement sympathique dont on apprécie la présence et regrette l’absence, Angélica Celaya a bien du mal à donner une réelle profondeur à Zed, entièrement définie ou presque par ses visions. Les enjeux entourant Manny sont quant à eux bien trop abstraits et rien ne pouvait les rendre plus génériques que le nom qu’on leur a donné – « The rising darkness ».

Reste alors John Constantine, le magicien de l’occulte aux techniques douteuses plus concerné par ce qui arrive aux autres qu’il veut bien l’admettre. Il est avant tout question d’apparence, mais ce qui compte présentement est ce qui se cache derrière le comportement de John et ce que la série a justement du mal à faire ressortir. La saison multiplie les rencontres avec les anciennes connaissances de John du temps de Newcastle pour le développer, pour un résultat mitigé. On notera que Jeremy Davies tire définitivement son épingle du jeu lors de sa seconde apparition dans le show, révélant une complexité qui fait par moment plus que défaut à John. Il est aisé de se dire que ceux qui ont été aux côtés de John profitent plus de ses retrouvailles que le magicien lui-même.

Au final, Constantine déçoit par son incapacité à s’affirmer dans un genre qui gagnerait sans conteste à avoir un nouveau représentant de qualité sur le petit écran. Avec des épisodes inégaux, des enjeux mythologiques brouillons et un cliffhanger en conclusion, cette première saison se révèle plus que mitigé.