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Séries Counterpart Saison 1 : Une guerre froide entre deux mondes

Counterpart Saison 1 : Une guerre froide entre deux mondes

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counterpart saison 1 howard alpha - Counterpart Saison 1 : Une guerre froide entre deux mondes

Howard Silk est un employé bureaucratique sans importance dans une agence à Berlin où il effectue tous les jours les mêmes gestes sans vraiment savoir pourquoi. Après son travail, il se rend au chevet de sa femme, qui a été récemment victime d’un accident et se trouve dans le coma.

C’est la vie d’Howard dans le premier épisode de Counterpart avant que tout ne soit chamboulé sur la demande d’Howard… d’une autre dimension. Howard Alpha — ou le gentil Howard — apprend que son agence cache un portail vers une terre parallèle. Il fait ainsi la connaissance d’une autre version de lui-même, Howard Prime qui se révèle être un homme qui suscite plus difficilement la sympathie. Les deux sont interprétés par J.K. Simmons, purement excellent dans la peau de l’un comme de l’autre.

Counterpart est une série de science-fiction qui explore les codes du genre de l’espionnage britannique durant la guerre froide. Au lieu d’avoir un véritable mur, c’est une frontière métaphysique, une brèche entre deux dimensions.

Le genre en lui-même est prompt à questionner sur l’individu. L’élément de SF pousse les interrogations existentielles encore plus loin. En fonction des épisodes, cette saison 1 de Counterpart vogue entre espionnage et exploration psychologique — et les deux ne cessent de se rencontrer — pour mieux faire évoluer son récit et ses personnages. La série n’est pas dénuée de retournement de situations, de révélations en tous genres et d’une dose de violence, mais ces derniers ne prennent pas forcément la forme escomptée.

Après tout, Counterpart nous fait naviguer d’un monde à un autre et, à travers Howard et les figures récurrentes de son existence, nous interroge sur ce qui fait de quelqu’un qui il est et ce qui se passerait si on rencontrait une autre version de nous-mêmes. Les deux Howard sont à la fois similaires et différents, ne cessant, à force d’être confrontés à des obstacles, à révéler là où ils se rencontrent et là où ils divergent. L’un s’endurcit, l’autre expose ses blessures. Les deux se retrouvent toujours auprès de leur femme, Emily (Olivia Williams), dont l’impact sur la vie d’Howard (n’importe lequel des deux) a été et est déterminant sur l’homme qu’il est.

Counterpart s’affirme comme un thriller SF à l’univers fascinant où les zones d’ombre sont multiples, mais qui se révèlent au fil des épisodes pour mieux nous expliciter les règles du jeu ou susciter de nombreuses questions. Après tout, bien des personnages découvrent en même temps que nous quelle partie se joue vraiment. Et cela ne fait que s’envenimer à force que la saison progresse.

La série joue avec les apparences, ne cessant de multiplier les figures féminines plus complexes les unes que les autres dans un univers masculin – de Baldwin (Sara Serraiocco), la tueuse en pleine quête identitaire à Emily, l’espionne au double-jeu. Elle explore les multiples facettes de ses protagonistes, leurs alliances et mésalliances. Une révélation peut venir bousculer ce que l’on sait d’un personnage en lui offrant ainsi une nouvelle place dans l’intrigue ou simplement un éclaircissement plus que bienvenu sur qui il est.

La première saison de Counterpart nous expose alors un environnement particulièrement riche et nous plonge dans une histoire aux multiples champs de lecture. On peut dès lors avoir une course-poursuite en même temps d’une réflexion sur la manière dont les traumatismes nous définissent. On peut passer d’une scène d’interrogatoire non dénuée d’humour à une exploration du mariage où les mensonges se sont accumulés. Etc.

Sans aucun doute, Counterpart se révèle être une série diablement intelligente et fascinante qui délivre un récit bien ficelé et complexe qui pousse inexorablement à vouloir en voir plus. La saison 2 (déjà commandée) est alors plus qu’attendue.