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Séries Damien : Un Antéchrist qui s’ignore (Pilote)

Damien : Un Antéchrist qui s’ignore (Pilote)

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Damien Saison 1 - Damien : Un Antéchrist qui s'ignore (Pilote)

Le côté obscur a quelque chose d’attirant à la base, voire même de libérateur pour certains protagonistes. Sur FOX, Lucifer s’attèle à nous montrer à quel point la vie peut-être fun à ses côtés pour peu qu’on ne le provoque pas. Il est préférable de l’avoir en ami qu’en ennemi, il va de soi.

Ce n’est pas le cas de ce pauvre Damien Thorne sur A&E en tant qu’antéchrist qui s’ignore. S’inscrivant comme une suite de The Omen de Richard Donner sorti en France sous le titre La malédiction, cette série met en scène Bradley James (Merlin, iZombie) dans la peau de Damien qui souffre d’un gros cas d’amnésie et qui est victime d’un piètre scénario.

Au début, Damien ne se souvient pas des évènements ayant pris place dans le film, mais tout cela va revenir à la surface au sein de ce pilote pour que le téléspectateur qui n’a pas vu le long-métrage puisse avoir une idée de la vague meurtrière qui a eu lieu dans la vie de Damien quand il avait 5 ans. Rappelons que le gamin prenait tout de même un certain plaisir à voir les gens y passer autour de lui, si on peut dire.

Entre le film et la série, Damien semble avoir évolué dans une étrange bulle qui l’a transformé. Il est à la fois conscient de forces obscures qui l’entourent, mais qu’il ne peut définir, tout en ignorant son passé d’un point de vue purement factuel. Être le fils du diable a ses avantages, car s’il sait prendre une photo ; la recherche de base n’est par contre à l’évidence pas son point fort. Son père était tout de même ambassadeur, une figure publique dont l’histoire est sûrement plus que connue et qui a dû faire couler beaucoup d’encre. Pour cette raison, sa collègue (et intérêt amoureux) n’a pas grande difficulté à trouver des informations aidant à revenir sur les évènements de son enfance.

Attirant le malheur autour de lui – ou plus précisément la mort –, Damien est un homme assez intense dans son genre, portant des vêtements ternes pour refléter son humeur et évitant de sourire autant que possible. Dans un tel contexte, Bradley James a du mal à injecter une véritable énergie, ayant pour mission de donner le sentiment que son personnage porte le poids du monde sur ses épaules.

La série ne craint d’ailleurs pas de tomber dans des excès de mise en scène, la scène à l’Église en étant le parfait exemple autant par ses dialogues que par le résultat final. Crie-t-on encore comme ça dans un tel lieu ? Apparemment oui dans Damien qui a au moins le mérite d’alimenter son récit avec des images du film et de la bande sonore. Cette dernière donnant assez bien le ton, il faut le reconnaitre.

Damien est pour le moment introduit comme une bonne personne qui découvre la triste vérité sur qui il est. Dans la peau de sa protectrice dont il ignorait l’existence, Barbara Hershey (Once Upon a Time) laisse entrevoir un show qui pourrait mériter l’investissement pour peu que Damien puisse avoir en face de lui une personne qui est prête à le pousser dans ses retranchements.

L’idée derrière Damien n’est pas foncièrement mauvaise, et la série possède des atouts, à commencer par une tête d’affiche non dénué de charisme pour peu qu’on lui laisse l’opportunité d’en faire usage.

Le problème présentement est que le pilote déroule un récit assez peu inspiré ; l’équipe créative a certainement une idée du genre d’histoires qu’elle veut raconter avec Damien, mais ne savait à l’évidence pas trop comment se dépatouiller pour relancer l’histoire des années après le long-métrage pour que cela s’inscrive dans la direction souhaitée. Cela entraine plus de questions (certaines pourront trouver réponses plus tard) qu’autre chose et, surtout, fait que cette introduction se révèle bancale et loin d’être très engageante.

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