Aller au contenu
Séries Autres séries Daredevil Saison 2 ou le syndrome du sauveur

Daredevil Saison 2 ou le syndrome du sauveur

daredevil saison 2 bilan - Daredevil Saison 2 ou le syndrome du sauveur

Matt Murdock (Charlie Cox) est un avocat aveugle qui lutte contre les injustices à Hell’s Kitchen, New York. Il est aussi Daredevil quand la nuit tombe, se battant toujours pour les gens en détresse dans son quartier.

Après avoir fait face à Wilson Fisk dans sa première saison, la seconde fait grimper le niveau de violence avec l’arrivée du Punisher et le retour de l’ancien amour de Matt, Elektra.

Doug Petrie et Marco Ramirez sont aux commandes des 13 épisodes composant cette saison 2 qui embrasse pleinement le Diable de Hell’s Kitchen au point de maltraiter l’avocat Matt Murdock. S’inspirant du run de Bendis dans la caractérisation du personnage, Daredevil s’affirme comme un super-héros arrogant souffrant du syndrome du sauveur.

Matt Murdock est imparfait, il y a de la marge pour l’amélioration en tant qu’ami, avocat et justicier. La mise en valeur de ces défauts n’est pas une mauvaise idée, l’exécution est plus regrettable, car il est difficile d’embrasser la spirale destructrice dans laquelle il se lance volontairement ou non. Tout est développé autour de lui pour porter un constat sur la nature du héros, mais Matt/Daredevil n’est pas celui qui profite de la réflexion, ce sont tous ceux qui l’entourent. Son isolement et son besoin de sauver tout le monde seul sont explorés à un niveau superficiel.

Pire que tout, ce choix narratif a pour conséquence que la propre star de la série se fait tout simplement voler la vedette par Le Punisher. Grande réussite de cette saison 2, celui que l’on connait sous le nom de Frank Castle intéresse à l’évidence bien plus les scénaristes que Murdock.

Cela se ressent à l’écran, avec une histoire qui va par ailleurs jusqu’au bout de ses idées – ne corrompant pas les origines du personnage au profit de la morale. Frank Castle s’impose au fil des épisodes comme une sorte de dangereux électron libre prêt à abattre tout ce qui bouge, soutenu par Jon Bernthal qui domine l’écran. Autant dire qu’après cela, il était naturel que le personnage obtienne sa série !

On ne peut en dire autant d’Elektra (Élodie Yung) qui fait irruption dans la vie de Matt pour semer le chaos autour d’elle sans que cela ne parvienne à vraiment faire mouche. Introduite comme une tueuse psychopathe à la recherche d’amour, sa place est redéfinie dans la seconde partie pour mieux mettre en valeur les éléments mystiques avec la Main. Cependant, une frustration nait à cause d’enjeux bien trop abstraits pour que l’on puisse totalement s’y investir. Au mieux, Elektra laisse donc son empreinte sur cette saison 2 grâce aux scènes de combat.

Que ce soit Castle ou Elektra, ce sont deux personnages qui existent avant tout pour explorer les motivations et la morale de Daredevil le super-héros. L’équipe créative choisit alors d’ostracisé leur personnage principal qui se transforme pour l’occasion en un piètre avocat – malgré le fait que la partie judiciaire fait partie de l’ADN du personnage et par extension du comic/de la série.

Les questions de justice sont souvent étouffées et il faut se tourner vers Foggy Nelson (Elden Henson) pour avoir une once de réflexion sur la place du système dans Daredevil et par rapport aux « justiciers » qui sévissent à Hell’s Kitchen. En plus d’un procès ridicule, Foggy remplit le rôle ingrat de devoir dire à Matt quand il va trop loin. C’est usant, un aspect que son interprète Henson fait d’ailleurs ressortir en montrant bien que Franklin en a plus que marre de se répéter et de parler à un mur.

Entre réflexion sur la nature du super-héros, l’introduction de figures majeures issues du comic book, une partie judiciaire bafouée et des enjeux mystiques qui tardent à prendre forme, cette saison 2 de Daredevil ne relève pas vraiment les défis qu’elle s’est posé. Les scénaristes jonglent avec trop d’éléments et ne parviennent pas à tous les développer correctement. Reste une palette de personnages secondaires qui profite des névroses de Daredevil pour s’affirmer et/ou dominer l’écran et surtout l’introduction diablement efficace du Punisher qui, a elle seule, vaut le détour.

51G9SrnUgZL. SL500  - Daredevil Saison 2 ou le syndrome du sauveur
Price: 59,90 €
small orange - Daredevil Saison 2 ou le syndrome du sauveur
Price Disclaimer

La seconde saison de Daredevil est diffusée sur la chaine TMC à partir de ce samedi 19 mai à 22h00.