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Séries Dead of Summer : Un début d’été meurtrier (Pilote)

Dead of Summer : Un début d’été meurtrier (Pilote)

dead of summer saison 1 episode 1 - Dead of Summer : Un début d'été meurtrier (Pilote)

Lorsqu’ABC Family est devenue Freeform, le ton a été donné avec Shadowhunters, l’adaptation de la série littéraire de Cassandra Clare servant à nous signifier dans quelle direction « artistique » le network souhaitait s’engager.

Dire que tout ceci n’a rien d’excitant serait un euphémisme, à un détail près. Si on aime regarder les accidents, les shows Freeform y ressemblent de plus en plus, incapables de s’extirper de leur qualité de production discutable, de scénarios souvent mal écrits et d’interprétations douteuses.

Avec l’équipe de Once Upon a Time derrière Dead of Summer, il était évident que les dialogues n’allaient pas soudainement être de la douce poésie, ni même que nous allions assister à des performances méritant un Emmy Award. On pouvait néanmoins espérer une série qui serait un brin divertissante avec quelques surprises au menu.

Dead of Summer se propose donc de nous ramener à la fin des années 1980 – période chérie pour son absence de téléphone portable entre autres. C’était le bon vieux temps, n’est-ce pas ? Ce n’est pas vraiment ce qu’on se dira au Camp Clearwater qui se veut être pourtant un camp d’été idyllique, où de nombreux souvenirs ont vu le jour.

Pour tous les autres, il y a le composant horrifique, Dead of Summer devant transformer un été paisible en véritable cauchemar pour les conseillers et les plus jeunes (qui ne sont pas encore là dans le pilote).

Découvrant le camp Stillwater en compagnie d’Amy (Elizabeth Lail aka Anna dans Once upon a Time) qui n’y avait jamais mis les pieds avant, le lieu est aussi hanté par le passé que ses personnages. Il y a de nombreux cadavres dans les placards, dirons-nous, que la série nous propose d’explorer à l’aide de flashbacks. On ne change pas une équipe qui gagne, c’est en tout cas ce que doivent penser Adam Horowitz et Edward Kitsis en choisissant de nouveau d’alimenter leur récit avec ce procédé.

Reste que celui-ci ne peut rendre intéressant ce qui ne l’est pas. Creuser le passé est une chose, encore faut-il que les personnages le méritent et rien ne suggère que c’est le cas. En vérité, Dead of Summer est un enchainement de clichés des deux genres qui se côtoient : l’horreur et le drama adolescent.

Si les éléments plus horrifiques pourraient bénéficier d’une meilleure exécution, ils sont moins dommageables au récit que les portraits si unidimensionnels de ce groupe de jeunes conseillers ne répondant principalement qu’à ses hormones. On se retrouve dès lors avec un nombre indécent d’enjeux sentimentaux que l’on ne peut qu’espérer voir couper net par la mort.

Cette introduction de Dead of Summer pourrait très bien se reposer sur des stéréotypes pour fournir un divertissement estival peu exigeant, mais au moins agréable à regarder. Pour y parvenir, il va falloir néanmoins que l’équipe créative démontre sa capacité à mieux doser ses composants et à savoir quand certains évènements méritent qu’on s’y arrête vraiment. Lorsque l’on commence avec un épisode qui nous fournit une mort qui devient dès la scène suivante complètement anecdotique, ce n’est pas le meilleur moyen pour signifier que l’on devrait se sentir concerné ou pour créer des frissons.

Stillwater est un camp suffisamment mystérieux pour que l’ensemble ne s’effondre pas complètement, au même titre que sa propriétaire incarnée par Elizabeth Mitchell. L’actrice mérite mieux, mais il faut reconnaitre qu’elle sait jouer la carte du mystère comme personne et parvient étrangement à attiser la curiosité malgré un temps de présence réduit.

Dead Of Summer ne promet donc pas de dynamiser cette saison estivale, se présentant comme une série horrifique anecdotique qui peut faire passer le temps en attendant mieux.