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Que vaut Deadly Class et son école pour jeunes tueurs sur Canal+ Séries ?

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Deadly Class Saison 1 Episode 2 - Que vaut Deadly Class et son école pour jeunes tueurs sur Canal+ Séries ?

Après The Magicians et son université pour magiciens, SyFy se tourne vers Deadly Class et son lycée pour futurs tueurs, le tout en se basant sur le comic book éponyme écrit par Rick Remender.

Pour simplifier les choses au maximum, le pitch de départ ressemble surtout à : Et si Harry Potter avait rejoint King’s Dominion, une école pour assassins ? Ici, notre jeune orphelin est Marcus Lopez Arguello (Benjamin Wadsworth) et son Voldemort est Ronald Reagan, ce qui est en soi une excentricité bienvenue, mais il ne faudrait pas croire que cela donne vraiment le ton.

En effet, Deadly Class nous entraine dans les années 80, non pas pour explorer les problèmes socio -politico-économique de l’époque, mais clairement parce que l’auteur — Remender a d’ailleurs développé lui-même la série avec Miles Orion Feldsott — avait visiblement envie de décorer son récit avec des références le ramenant à sa propre jeunesse.

Dans ce sens, la série prend vite la forme d’un teen show flirtant avec le Breakfast Club ponctué de scènes de violence. On ajoute une esthétique se voulant punk, des références musicales explicites et une voix off faussement profonde que l’on peut se passer d’écouter.

Le souci est que Marcus n’est pas un protagoniste réellement intéressant. Comme dans un film de John Hughes, il est donc entouré des stéréotypes, chacun devant représenter un groupe criminel. Nous avons Saya (Lana Condor) qui ne quitte pas son sabre ; Willie (Luke Tennie) le pacifiste qui fait croire à tout le monde qu’il est un gangster ; Chico (Michel Duval) qui ne cesse de prouver qu’il est dangereux, quand il ne terrorise pas sa petite-amie Maria (María Gabriela de Faría) ; Viktor (Sean Depner) qui rappelle en permanence qu’il est Russe ; Petra la gothique (Taylor Hickson) ; ou encore Bibbly (Laim James) le punk rocker !

Tous les personnages entrent dans des cases bien distinctes, mais ils ont également tous des histoires de famille tragiques et, étrangement, la majorité ne désire même pas être à King’s Dominion. Ils sont pourtant là, destinés à devenir les tueurs de demain.

Ce côté formation des assassins n’est cependant qu’un gimmick dans ce début de saison. Deadly Class est surtout un teen show maquillé en quelque chose se voulant être plus original et ambitieux. La partie « deadly » sert à parsemer le récit de métaphores violentes, mais quand on gratte la surface, il n’est véritablement question que de jeunes ados paumés qui cherchent à s’émanciper du destin que leurs parents leur imposent.

En soi, cela n’est pas une approche inintéressante, mais elle n’est pas pleinement embrassée. Les personnages parlent trop pour ne rien dire et tout est majoritairement réduit à une sorte de lutte des classes entre les enfants privilégiés et ceux qui sont là pour remplir les quotas devant prouver que l’école est vraiment ouverte à tous.

Avec Marcus qui est toujours bien moins profond qu’il pense l’être et ses camarades de classe qui peinent à démontrer qu’ils ne sont pas aussi unidimensionnels que l’écriture du show, on peut apprécier que l’exercice d’adaptation permette à Deadly Class d’explorer de nouvelles idées. Le point le plus intéressant de la série en ce début de saison se trouve être les professeurs — à commencer par l’intransigeant Master Lin (Benedict Wong) — et toute l’organisation qui est derrière et dont on ne sait finalement rien.

Il y a clairement matière à construire une mythologie assez riche derrière King’s Dominion, mais Deadly Class est dans l’âme un teen show qui manque pour le moment d’inspiration. Peu importe le décor, la musique ‘80s et les actes de violence, ce début de série est limité par ses ados coincés dans des stéréotypes et par ses dialogues d’une platitude confondante. Le concept reste intéressant, mais cela ne va pas plus loin pour l’instant et rien ne laisse penser que cela va changer d’ici peu.


Publié en février 2019, cet article est aujourd’hui remis en avant à l’occasion du lancement sur Canal+ Séries de cette saison 1 de Deadly Class ce mercredi 17 avril à partir de 22h30. A noter que la saison est également disponible sur MyCanal.

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