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Death Valley : La brigade des monstres

Death Valley Saison 1 - Death Valley : La brigade des monstres

Aux environs de 2010, les responsables chez MTV décidèrent de se relancer dans la production de séries scriptées. Si la chaine parait à présent trouver un certain succès dans le genre, cela commença difficilement, du moins, au niveau des audiences.

L’une de leurs premières nouveautés était donc la comédie horrifique Death Valley. Elle prend la forme d’un mockumentaire ou, plus précisément, elle recycle la célèbre émission COPS en y injectant des monstres et une grosse dose d’humour noir. C’est globalement une version gore de Reno 911!

L’histoire prend place dans les rues de San Fernando Valley en Californie où vampires, loups-garous et zombies sont soudainement apparus. Une unité spéciale de la police de Los Angeles a vu le jour et, un an plus tard, une équipe de tournage filme les officiers alors qu’ils régulent le problème.

Nous plongeons ainsi dans le quotidien de l’UTF (Undead Task Force). Entre briefings, interventions et échanges en tous genres dans la voiture de patrouille. Chaque épisode est thématisé et, de manière générale, beaucoup de sang coule, des cerveaux ou des corps explosent et des têtes tombent – littéralement. Le style de Death Valley est purement bourrin de ce côté-là. Les officiers de l’UTF sont des tueurs de premier ordre et prennent du plaisir dans leur boulot.

C’est là que se trouve une bonne partie de l’humour, car c’est du gore très ludique, même si fréquemment la réalisation tend à y injecter une tension dramatique. Celle-ci est majoritairement désamorcée par une blague d’un gout douteux ou par une boucherie en bonne et due forme. L’intelligence du concept est de maintenir la cohésion de l’univers et ainsi de ne jamais plonger dans la simple parodie, ce qui se révèle idéal pour entretenir la noirceur de l’humour et son décalage.

Sur papier, Death Valley ressemble tout de même à une maigre excuse pour justifier une série, mais dans la pratique il serait dommage de ne pas dépasser les premiers épisodes, car le show s’étoffe progressivement en donnant aux personnages de quoi être plus que des exterminateurs. D’ailleurs, cela s’accompagne également d’une mythologie qui prendra les commandes de l’histoire dans le dernier tiers de la saison. Comme le dit le générique, personne ne sait d’où sortent les vampires, loups-garous et autres zombies, et ce mystère sera abordé au milieu d’une montée en puissance des buveurs de sang.

Cette comédie horrifique a donc du solide à offrir dans le fond, mais il faut bien admettre que sa plus grande force se trouve être ses personnages. Nous avons le capitaine Dashell qui excelle dans l’art de faire des déclarations au double sens des plus inappropriés, se révélant constamment déconcertant, même pour ceux qui le fréquentent tous les jours. Ensuite, il y a Stubeck, le père de famille qui s’inquiète pour l’avenir de ses enfants dans ce monde de brutes et qui doit en permanence tenir en laisse son coéquipier, l’officier Billy Pierce – un homme à femmes qui a les idées mal placées en continu. À côté, John-John n’est pas toujours très futé, mais est d’une très grande efficacité avec sa batte de baseball, et sa partenaire, Carla, n’est pas en reste quand il s’agit de vider son chargeur. Tous deux finiront malheureusement dans une storyline romantique qui ne sera pas des plus intéressantes. Enfin, il y a la jeune Kristen qui vient de rejoindre la division et son zèle la met fréquemment dans les problèmes.

Cette première saison de Death Valley parvient donc facilement à repousser les limites de son pitch de base pour montrer qu’elle a de véritables ambitions, mais qu’elle est également efficace quand il est question de faire rire. La série reste simple et si les scénaristes se perdent occasionnellement dans des histoires secondaires qui ne fonctionnent que partiellement, tous les épisodes réussissent à se démarquer et à ainsi maintenir une bonne moyenne. Enfin, avec des dialogues affutés et une violence qui entretient une touche d’absurde, l’ensemble est divertissant, sans pour autant être complètement stupide.