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Séries Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire nous plonge dans son univers déjanté (Pilote)

Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire nous plonge dans son univers déjanté (Pilote)

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les orphelins baudelaire saison 1 episode 1 - Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire nous plonge dans son univers déjanté (Pilote)

Ce vendredi 13 janvier, Netflix a mis en ligne les huit épisodes de sa nouvelle série Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire, deuxième adaptation de la saga littéraire jeunesse du même nom après le film de 2004 avec Jim Carrey. Aujourd’hui, c’est Mark Hudis (That 70’s Show) et Barry Sonnenfeld (Men in Black) qui s’attaquent à porter à l’écran cette histoire.

Suite à un événement tragique, les trois jeunes héros de cette fable sombre et décalée, Violette (Malina Weissman), Klaus (Louis Hynes) et Prunille (Sunny en VO), se retrouvent seuls et sont confiés à leur parent le plus proche, le comte Olaf (Neil Patrick Harris).

Entre poésie burlesque et film noir, ce premier épisode nous introduit dans un univers fantasmé et dérangeant pouvant se trouver à un carrefour entre celui de Tim Burton et de Wes Anderson. Que cela soit dans sa mise en scène ou dans sa narration, Les Orphelins Baudelaire n’est pas sans rappeler non plus Pushing Daisies de Bryan Fuller et ce n’est pas un hasard puisque Barry Sonnenfeld en avait également réalisé le pilote.

L’esthétisme de la série est indéniablement son plus gros atout, mais pourrait également en rebuter certains. Les couleurs, parfois criardes et pastel puis soudain insaturées, reflètent constamment le ressenti des enfants et aident à l’immersion. Le travail sur les images est impressionnant et au service du récit. Les mouvements de caméra inattendus et les nombreux travelings intensifient le malaise ambiant, tandis que la symétrie presque trop parfaite des plans fixes renforce l’irréalité des scènes.

Sous des allures de conte fantastique, l’insouciance de l’enfance se heurte ici violemment à des thèmes difficiles. L’épisode oscille entre drame morbide et comédie loufoque. Toujours sur le fil, Les Orphelins Baudelaire réussit pour l’instant brillamment l’exercice grâce à des dialogues très fins, pleins de références et de seconds degrés, mais aussi et surtout à l’excellent Neil Patrick Harris.

Le comédien, connu pour son rôle emblématique de Barney Stinson dans How I Met Your Mother, interprète avec beaucoup de justesse cet acteur raté et cynique alors qu’il aurait été si facile de tomber dans la parodie. Ce personnage est réellement un bon antagoniste, car si l’ambiance cartoonesque prête à rire, le compte Olaf n’en est pas moins quelqu’un de vraiment mauvais et menaçant. Acteur aux nombreux talents, Harris chante lui-même le thème musical du très bon générique de la série.

Les personnages secondaires ne sont pas en reste et agrémentent agréablement ce monde haut en couleur. Le plus atypique d’entre eux est Lemony Snicket (Patrick Warburton), le narrateur de l’histoire, supposé écrivain des livres, qui prévient le spectateur dès la première minute de sa dépression prochaine s’il regarde l’épisode. À la fois partie intégrante de l’histoire et commentateur omniscient des évènements, ce ressort narratif intrigant pourrait cependant potentiellement s’avérer à double tranchant par la suite.

Ce premier épisode des Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire accumule donc les paradoxes, mais ce mélange en apparence indigeste de styles fonctionne très bien et trouve un bon équilibre. Cette ambitieuse adaptation assume totalement ses choix artistiques et certains y seront probablement hermétiques. Véritable expérience visuelle, cet épisode nous laisse curieux et impatients de voir la suite.