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Designated Survivor : Kiefer Sutherland, le Président dont l’Amérique a besoin

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C’est la crise. Vous me direz, quand n’est-ce pas la crise ? Certaines sont juste plus faramineuses que d’autres. Si la réalité a loin d’être encourageante, nous n’en sommes pas encore au niveau de Designated Survivor qui commence avec la pire attaque terroriste qui soit.

Le gouvernement américain est détruit par une explosion le soir du discours de l’Union. Le président et toutes les personnes présentes (ou presque) y trouvent la mort. Un évènement qui propulse Tom Kirkman (Kiefer Sutherland), alors designated Survivor, dans la position de leader d’une nation fragilisée et au bord de l’implosion.

Un gouvernement en construction

Nouveauté ABC et création de David Guggenheim, Designated Survivor séduit par sa volonté de ne pas tomber dans les excès. Son début de saison nous plonge dans cette nouvelle réalité en mettant l’accent sur la difficile reconstruction qui doit en découler.

L’exercice aussi romancé soit-il fonctionne de par le fait qu’il est retranscrit avec un certain réalisme. Chaque jour qui passe, chaque épisode qui passe, permet de poser une nouvelle brique du gouvernement et de démontrer quel genre de président est destiné à devenir Tom Kirkman.

Le nouveau président ne doit pas se contenter de reconstruire un gouvernement, il doit légitimer sa place auprès d’autres figures politiciennes qui ne le considère pas apte à endosser ce rôle. La série peut alors à la fois exploiter les failles du système qu’en révéler ses particularités et ses forces dans un monde politique où, même après une tragédie, l’homme ne perd pas de vue ses intérêts.

Un jour après l’autre

Comme Kirkman et ceux qui l’entourent, les scénaristes doivent également trouver leurs marques dans cette nouvelle réalité. Ayant commencé par intégrer des éléments propres à n’importe quel drama – comme le fils adolescent ou le militaire persuadé d’avoir raison –, la série se développe en se confrontant à ce qui fonctionne ou pas pour mieux s’adapter.

Il est évident assez tôt que la famille de Tom est un élément encore mal défini pour tout le monde, devant trouver sa place dans ce difficile contexte. Tout est nouveau pour eux, mais cela ne signifie pas pour autant que cela est intéressant à raconter.

Comme Tom qui doit prendre des décisions que personne ne l’imaginait capable de prendre, son épouse Alex (Natascha McElhone) s’affirme progressivement, trouvant dans son métier d’avocate une place bien plus légitime dans le récit que lorsqu’elle doit endosser le rôle de mère.

Designated Survivor n’a pas encore décidé ce qu’elle allait faire du fils de la famille, le laisser de côté étant sans aucun doute le choix le plus judicieux à ce niveau.

Le mystère de l’attaque

Designated Survivor rencontre étrangement des difficultés à donner de la substance au mystère entourant l’attaque terroriste. Découvrir qui se cache vraiment derrière est l’un des plus importants enjeux de la série (même en terme présidentiel), mais le suspense n’est pas vraiment au rendez-vous.

Maggie Q en agent du FBI semble être perdue dans un océan de questions, suivant des pistes fines à l’intérêt limité. Peut-être est-elle destinée à devenir la Maya de cette histoire, et elle en a la personnalité pour. Il a néanmoins à ce jour été plus question de chercher à créer une connexion émotionnelle que de lui donner le matériel nous exposant jusqu’où le personnage pourrait bien nous emmener dans cette quête de vérité et chasse au terroriste.

Si les choses ont commencé à évoluer avec l’arrivée d’Ashley Zukerman (Manhattan) en membre du congrès, cela reste encore trop imprécis et jouant avec trop de stéréotypes du genre pour pleinement fonctionner à ce niveau du récit.

***

Cela n’enlève rien aux qualités que nous a présenté Designated Survivor au sein de ce début de saison 1. En tant que série politique, elle s’affirme comme une production qui a des choses à dire sur la fonction présidentielle et les défis qui l’accompagnent en tant de crise.

En quelques épisodes, Kiefer Sutherland a fait de Tom Kirkman un de ces présidents fictionnels qui laisse son empreinte sur le téléspectateur et il ne fait bel et bien que commencer son mandat.