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Séries Designated Survivor Saison 3 : La Maison Blanche déménage sur Netflix

Designated Survivor Saison 3 : La Maison Blanche déménage sur Netflix

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Designated Survivor Saison 3 - Designated Survivor Saison 3 : La Maison Blanche déménage sur Netflix

Sauvée de l’annulation par Netflix, Designated Survivor est donc de retour, mais commençons par un rappel. La série raconte la façon peu commune par laquelle Tom Kirkman (Kiefer Sutherland) est arrivé à la tête des États-Unis. À la suite d’un terrible attentat terroriste, le secrétaire d’État au logement est le seul membre du Gouvernement encore en vie et est par conséquent propulsé au poste de Président. On nous propose donc à la fois de suivre l’enquête sur l’attentat — menée par Hannah Wells (Maggie Q) du FBI — et de découvrir en même temps que Kirkman les coulisses du pouvoir. D’autant que l’homme n’est pas un politicien de carrière et est plutôt considéré comme un idéaliste.

La première saison a été efficace, même si le mélange entre les coulisses du pouvoir et l’enquête terroriste n’ont pas toujours facilement cohabité. Malheureusement, ces deux genres au sein d’une même série ont encore eu plus de mal à fusionner en saison 2 et les intrigues d’Hannah Wells frisaient le ridicule. C’est sans doute pour cela qu’ABC a annoncé l’annulation de la série. Mais coup de théâtre, quatre mois plus tard, Netflix confirmait une reprise de Designated Survivor sur sa plateforme.

Campagne électorale et menace bactériologique

On avait quitté Kirkman au moment où il décidait de se présenter aux élections pour obtenir cette fois son poste via le scrutin. Tout l’aspect politique de la saison va donc se concentrer sur cette campagne présidentielle vraiment passionnante. Emily (Italia Ricci), Aaron (Adan Canto) et Seth (Kal Penn) ont un rôle plus important que jamais et se retrouvent bien plus sur les devants de la scène que dans les saisons précédentes. Ce qui laisse de la place pour de nouveaux personnages comme Mars Harper (Anthony Edwards), le Chef de Cabinet de la Maison-Blanche ; Lorraine Zimmer (Julie White), la directrice de campagne de Kirkman qui est prête à tout ; Dontae (Benjamin Watson), le responsable des réseaux sociaux et nouvelles technologies ; ou encore Isabel Pardo (Elena Tovar), la directrice de l’innovation sociale et petite-amie d’Aaron. Ce renouveau du casting est appréciable, car il donne moins l’impression que la Maison-Blanche n’a qu’une poignée d’employés.

Tout au long de la saison, on découvre ainsi les rouages d’une campagne électorale et les challenges que va devoir surmonter Kirkman qui se refuse toujours à entrer dans la peau d’un politique purement politicien. D’autant qu’il est un candidat adoubé par aucun parti et l’on connait la dualité de la politique américaine.

Évidemment, Hannah Wells n’a pas disparu du paysage. Limogée par le FBI, elle se fait recruter par la CIA et, alors qu’elle est limitée à faire de la paperasse, elle découvre néanmoins la piste d’une probable menace d’attentat bactériologique. L’avantage est que son enquête prend peu de place dans les épisodes avant de vraiment rejoindre la ligne scénaristique principale et est donc bien plus digeste qu’elle ne l’était dans les saisons précédentes.

Des thèmes politiques et sociaux très actuels

Les scénaristes de Designated Survivor n’ont pas choisi le contexte de cette saison par hasard. Si Tom Kirkman et son équipe sont en campagne, c’est aussi parce que la nouvelle campagne électorale démarre aux États-Unis. Dans ce sens, le candidat républicain Cornelius Moss (Geoff Pierson) — déjà croisé dans les précédentes saisons — rappelle souvent les pensées extrémistes du vrai président américain. D’ailleurs, pour ancrer encore plus la saison dans la réalité politique du pays, les épisodes sont émaillés de témoignages de citoyens qui se révèlent être de vrais documents et non des saynètes tournées par des acteurs.

Évidemment, le racisme et l’immigration ont une place prépondérante dans les thèmes abordés. Mais on retrouve aussi l’homophobie, incarnée notamment par la belle-sœur de Kirkman, Sasha, jouée par Jamie Clayton que les fans de Sense8 ne manqueront pas de reconnaître. On évoque aussi le drame de la dépendance aux opiacés, le traitement des migrants, l’accès à tous aux données génétiques, l’euthanasie…

La manière dont chaque thème est amené et traité donne vraiment l’impression que Netflix a offert à Designated Survivor une liberté de ton qu’elle n’avait pas sur ABC.

Un déménagement réussi

L’installation de la Maison-Blanche sur Netflix est clairement un pari réussi. Outre cette liberté de ton, Designated Survivor donne beaucoup moins l’impression d’être deux séries en une. D’ailleurs, les scénaristes font un choix audacieux, mais nécessaire en fin de saison. Un choix qui permettra à la saison 4 — si saison 4 il y a — de s’affranchir encore un peu plus des défauts que la série avait emmagasinés.

Je craignais qu’en étant proposée sur Netflix, le binge watching à la place d’une diffusion hebdomadaire, la série ne devienne totalement indigeste. Visiblement, cela n’a pas été le cas puisque les épisodes se sont enchaînés sans que je m’en rende compte. Il faut dire que la saison a largement été raccourcie puisqu’elle ne compte que 10 épisodes, contre plus d’une vingtaine pour les précédentes.

Alors que j’avais râlé contre le fait que la série soit finalement reprise après son annulation, j’en suis aujourd’hui à espérer un renouvellement. En effet, finalement, le plus gros défaut de Designated Survivor dans les premières saisons était de nous proposer un Kirkman capable de se sortir de toutes les situations sans jamais se salir les mains. Aujourd’hui, la série et son personnage principal sont bien moins manichéens et cela fait du bien. De plus, la série se termine d’une manière qui donne envie de connaître la suite.