Bree, Susan, Lynette et Gaby décident d’enterrer le corps du beau-père de cette dernière et de cacher à tout le monde le meurtre de Carlos. Ce lourd secret commence à s’insinuer dans leur amitié et dans la stabilité des couples de Wisteria Lane. Un nouveau voisin vient d’emménager et Renée est déjà en chasse.
Nous y sommes : l’ultime saison de Desperate Housewives est lancée et pour une fois depuis très longtemps, ce season premiere n’est pas écrit par Marc Cherry, mais par le nouveau showrunner Bob Daily. Ce changement n’est bien évidemment pas étranger à l’atmosphère pesante qui se dégage de cet épisode moyen. De nombreuses scènes adoptent un ton grave et juste, maladroitement contrebalancées par les habituelles digressions des héroïnes.
Treize ans après le suicide de Mary-Alice (et oui, 8 saisons + un saut dans le temps de 5 années), le but affiché de cette saison est de revenir aux origines, soit un secret vécu de l’intérieur et non véhiculé par une tierce personne venant trouver refuge à Fairview. À l’image de leur amie décédée, mais toujours bien présente en voix off, les quatre héroïnes ont un secret commun et vont devoir vivre avec avant que celui-ci ne leur explose à la figure.
Pour l’heure, les dissensions apparaissent dans un premier temps chez les filles elles-mêmes. Comme souvent, Bree a pris la tête des opérations en soutien direct à Gaby. Lynette, très affaiblie tant physiquement que moralement par ses déboires conjugaux, s’est ralliée à elles. Seule, Susan a quelques difficultés à assumer le mensonge.
Difficile de lui en vouloir pour cela, mais comme toujours chez ce personnage, la culpabilité s’exerce ailleurs et prend des proportions ridicules comme dans la scène d’enterrement du hamster de la classe. À son mal-être s’ajoute son impossibilité de dire à Mike ce qui se passe alors qu’il se rend bien compte qu’il y a un problème.
La situation est bien différente pour les autres : Carlos est évidemment au courant, Tom ne vit plus à la maison et le sublime et tout récent petit ami de Bree est… flic. À cet égard, l’une des scènes les plus drôles de l’épisode se déroule dans la voiture du mort lorsque Gaby et Bree décident de s’en débarrasser et que Chuck fait son entrée dans le paysage avant que le véhicule soit purement et simplement dérobé. Finalement, toutes les prières de Bree au fil des ans auront porté !
Et puisqu’il fallait bien rentabiliser le salaire de Vanessa Williams, le scénariste l’envoie dans les pattes du nouveau voisin, célibataire et bien sous tout rapport (mouais, on verra !) campé par Charles Mesure, vu dans V (2009). Ça ne sert à rien, merci d’être passé.
Pour répondre à son cahier des charges dont il est plus que temps de se défaire, Secrets that I never want to know se croit donc obligé d’alterner scènes de comédie poussives et moments d’émotion. C’est dommage, car la portée du message s’en trouve parasitée. L’important ici c’est l’amitié entre les héroïnes mise à mal par ce secret. Leurs deux serments de main sont d’ailleurs les plus beaux instants de l’épisode.
Malgré les apparences, Gaby, Bree, Lynette et Susan ne sont pas comme Mary-Alice. Plus que des voisines, ce sont bel et bien des amies unies dans un même destin. Pour autant, comme la dernière scène vient à le confirmer, « This has already happened, it happen again » comme dirait l’autre !