10%, c’est le pourcentage qu’un agent prend à un comédien sur son cachet. C’est aussi le nom de la nouvelle série lancée par France 2 à partir du 14 octobre et qui nous plonge dans le quotidien de l’agence de stars fictive ASK. On y suit alors les tribulations d’Andréa, Mathias, Gabriel et bien d’autres alors qu’ils tentent par tous les moyens de satisfaire leurs poulains ou de percer dans le cinéma.
La première cliente qui se présente à nous n’est autre que Cécile de France. Elle est pressentie pour jouer dans le prochain Quentin Tarantino mais son agent Gabriel apprend que le réalisateur la trouve trop vieille pour le rôle. Il n’ose pas lui avouer mais elle finit par l’apprendre et veut quitter l’agence. Cette dernière est en ébullition et chacun y va de sa tactique pour la retenir.
Face à une situation aussi « tragique » pour l’actrice et l’agence, la série privilégie dans un premier temps l’angle de l’humour. Entre quiproquos et jérémiades, les agents enchaînent les gaffes et s’arment de répliques bien senties pour contourner la crise. L’ensemble parvient très régulièrement à être drôle sans se forcer, exploitant parfaitement l’imbroglio pour exposer un monde où l’apparence est reine.
L’épisode devient véritablement intéressant par le subtile message qu’il distille par le rire : il interroge sans cesse l’image que le public et le monde du cinéma attend inconsciemment d’une actrice. Cécile de France ne fait pas ses 40 ans mais les a et c’est bien là le nœud du problème. L’actrice, comme l’épisode, porte alors à merveille les questionnements d’une femme face à l’âge et à ce qu’elle est prête à faire pour avoir ce qu’elle souhaite.
Si l’humour est le vecteur principal de la réflexion que cette introduction esquisse, Dix pour cent ne se limite pas seulement à rire et interroger le monde du cinéma. Avec l’apparente caricature du milieu qu’il fait, ce premier épisode nous présente les agents et leurs problèmes. Entre Mathias qui voit sa fille cachée débarquer, Gabriel qui tente maladroitement de conserver son travail ou Andréa qui doit changer de secrétaire, un univers se dessine et intrigue.
Pour mieux nous inviter dans ce petit monde, la série choisit de le bouleverser en deux temps : l’arrivée de Camille en tant que fille cachée de Mathias mais surtout la mort du fondateur et directeur de l’agence. Ce dernier retournement n’arrivant qu’à la fin de l’épisode, les répercussions ne se donnent pas encore mais laissent entrevoir une intrigue au long cours qui contribuera peut-être à étoffer les agents et leurs interactions en dehors du défilé de stars promis.
Pour cela, la série s’arme d’un casting particulièrement convaincant. Outre Cécile de France qui joue avec beaucoup d’autodérision son propre rôle, Camille Cottin campe avec panache le rôle d’Andréa, agent aussi ambitieuse que franche. Elle est bien accompagnée par Grégory Montel jouant un Gabriel dont la gaucherie promet. Si les secrétaires sont peu exploités, la présence de Nicolas Maury (Hervé) nous laisse entrevoir quelques répliques savoureuses.
Avec seulement cinq épisodes restants, ce premier épisode se devait d’être une introduction efficace à la série. Le potentiel est là et semble être déjà pleinement exploité en dévoilant une ambition qui ne se limite pas à la présence d’une star par épisode. En employant le ressort dramatique que dans ses dernières minutes, Dix pou Cent veut capitaliser en premier lieu sur son aspect satirique. Reste donc à découvrir si elle saura équilibrer son tempo comique et ses aspirations narratives plus poussées.
Vous pouvez visionner le premier épisode de Dix pour Cent en ligne sur France 2.