Après maintes recherches infructueuses, Bill et cinq autres étudiants emménagent dans un ancien manoir à l’offre attrayante. Soucieux de son bien-être, le Docteur s’impose dans la maisonnée et ne tarde pas à découvrir un terrible secret.
Une fois n’est pas coutume, Doctor Who s’attaque une fois de plus à l’exercice de style avec ce quatrième épisode. Mike Bartlett, scénariste de Doctor Foster, signe ici son premier essai dans le Whoniverse en jouant la carte de l’horreur. Le genre n’étant absolument pas surprenant quand on voit l’historique du show, c’était un pari risqué que d’essayer de le rendre intéressant. D’autant plus en s’attaquant à la thématique de la maison hantée déjà traitée dans les saisons précédentes.
Pourtant, il faut bien reconnaître que l’ensemble, à défaut d’être original, est efficace. Le souci n’est alors pas tant l’histoire, mais l’exécution, inégale et laissant ce sentiment frustrant que la résolution a été balancée à la va-vite. En soi, la révélation sur le mystère de la maison n’est pas déplaisante et capitalise sur un excellent David Suchet (Hercule Poirot) pour tirer sur la corde émotionnelle.
Seulement, l’explication, aussi émouvante soit-elle, n’a que peu d’impact puisqu’il est impossible de réellement digérer les informations avant la fin de l’épisode. Il n’aurait pas été de trop d’avoir quelques minutes supplémentaires auprès de Bill et du Docteur pour apprécier les conséquences que cette aventure a eu sur la compagne et sur sa façon d’appréhender son nouveau statut dans cette saison de Doctor Who.
Après tout, les derniers épisodes ont mis en avant le manque d’expérience de Bill face aux situations dangereuses, voire traumatisantes, qu’elle a rencontrées. L’idée est bien sûr de montrer qu’elle peut se débrouiller et que ses capacités de déductions rendent sa place auprès du Docteur légitime, mais quand on voit le travail fait avec Rose ou Donna à ce niveau, il est impossible de ne pas penser aux opportunités manquées par le scénario.
Bill, comme Rose, Martha ou Donna n’est pas définie par le mystère qu’elle représente. Sa candeur et son humanité sont des traits qui devraient la pousser vers des réactions bien plus marquées et il est dommage que l’équipe créative lui laisse si peu d’espace pour s’affirmer complètement. Il est clair qu’elle n’en est encore qu’à ses débuts, mais l’épisode précédent mettait en place des éléments de sa psyché bienvenue en termes de prise de conscience de sa nouvelle réalité. Le pire étant que jusqu’à maintenant, les différentes intrigues avaient largement de quoi la développer plus en profondeur.
Finalement, ce quatrième épisode de cette saison 10 de Doctor Who souffre d’un fond malhabile, même si les intentions sont bien visibles. La forme fonctionne cependant avec une partie horrifique efficace et un dénouement tirant le meilleur parti de ses acteurs invités. Là encore, le problème est que le changement de ton et la mauvaise répartition du temps empêchent de rendre le tout complètement cohésif. Ce qui n’est pas aidé par l’insistance faite sur le fil rouge de la saison qui titille la curiosité, mais qui mange de précieuses minutes à l’intrigue de la semaine.