L’ennui pousse le Docteur, Bill et Nardole à se rendre sur une station spatiale émettant un signal de détresse. Après avoir fait une découverte macabre, le Docteur cherche à résoudre le mystère de la station et met tout le monde en danger.
Ce cinquième épisode de cette saison 10 de Doctor Who aurait certainement gagné à être plus long, voire à se composer de deux parties. Au-delà du simple plaisir de passer plus de temps en compagnie du Docteur, l’histoire et les thématiques explorées avaient besoin d’espace pour respirer. Le scénario de Jamie Mathieson délivre un flux constant d’informations qu’il faut ingérer et connecter ensemble pour comprendre ce qu’il se passe.
Un vent de confusion souffle sur cet épisode, en particulier lors de rebondissements majeurs où les décisions prises par le Docteur (Peter Capaldi) ne sont pas expliquées ou paraissent plus irrationnelles qu’à l’accoutumée. Si dans l’ensemble cela n’entache pas le divertissement, il n’en reste pas moins que se laisser happer par l’intrigue est quelque peu difficile.
Il faut alors compter sur l’interprétation des différents personnages pour se sentir concerné par ce qui se déroule devant nos yeux. Bill (Pearl Mackie) est étonnement comique au cours de cette aventure bien que cela soit souvent malgré elle. Ses réactions aux dangers imminents, en plus d’êtres réalistes, la rendent attachante. Clara Oswald n’avait pas peur de la mort, surtout lors de sa dernière saison, et il est plaisant que les scénaristes reconnaissent que voyager auprès du Docteur peut-être aussi terrifiant qu’amusant.
L’inclusion de Nardole est également un bon point même s’il faut reconnaitre qu’il n’a pas grand-chose à faire pour se démarquer. Toute la force de Matt Lucas vient de toute façon de son talent humoristique. Capitaliser intégralement là-dessus permet d’offrir un peu de légèreté à une histoire autrement bien sombre. Il serait simplement préférable que le reste de la saison l’utilise comme il se doit et le laisse occuper la place qu’il mérite auprès du Docteur.
En tout cas, ce cinquième épisode semble marquer un tournant dans l’arc narratif principal de cette saison 10 de Doctor Who en plaçant le Docteur dans une situation compromettante. Une fois l’histoire sur le capitalisme spatiale terminée, la direction empruntée par l’équipe créative amorce les premières révélations quant à ce que contient le caveau. Si les théories vont bon train et que personne ne serait surpris de retrouver Le Maître dans les prochains épisodes, cela n’empêche en rien l’excitation de monter crescendo, d’autant plus maintenant que le Docteur est coincé avec un handicap non négligeable.
Finalement, Doctor Who délivre un épisode intéressant, à défaut d’être complètement grisant. Les idées sont bien présentes, mais l’exécution ne leur laisse pas la place pour prendre de l’ampleur et il en ressort un ensemble plus brouillon qu’il ne devrait. Heureusement, la caméra de Charles Palmer réussit sans grand mal à utiliser l’ambiance pour créer un sentiment de tension. Une séquence en particulier joue habilement avec la première personne pour insuffler le doute quant à la résolution d’une situation mortelle. Au-delà de cela, il est désormais possible de penser que l’introduction de Bill et du mystère de la saison est terminée et que la suite avance maintenant vers le cœur de l’action.