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Séries Doctor Who : la 13ème docteur qui tombe sur Terre (11.01)

Doctor Who : la 13ème docteur qui tombe sur Terre (11.01)

Doctor Who Saison 11 Episode 1 - Doctor Who : la 13ème docteur qui tombe sur Terre (11.01)

Elle est là ! Thirteen est arrivée ! Doctor Who, pour la cinquième fois depuis son retour en 2005, fait son reboot et nous introduit à nouveau à son personnage principal, Jodie Whittaker prenant la place de Peter Capaldi. Ce n’est pas le seul changement, Steven Moffat laissant son siège de showrunner, hérité de Russell T. Davis en saison 5, à Chris Chibnall (Broadchurch). Les attentes étaient hautes, après une ère Capaldi décevante, voire décourageante.

Avec cette reprise intitulée The Woman Who Fell To Earth, Chibnall et Whittaker dissipent pourtant tous nos doutes en une heure. L’épisode s’ouvre sur Ryan Sinclair (Tosin Cole), un jeune adulte, qui tente d’apprendre à faire du vélo sans les roues avec sa grand-mère Grace et son second mari, Graham (Bradley Walsh), mais n’y parvient pas. Cette introduction intimiste impose déjà une jolie image poétique : Chibnall est là pour apprendre à rouler tout seul avec Doctor Who et nous propose un premier tour.

Dès lors, point de Docteur à l’horizon. L’épisode nous montre tout d’abord ses futurs compagnons, la famille Sinclair, accompagnée de Yasmin “Yaz” (Mandip Gill), policière et ancienne camarade de lycée de Ryan, qu’il appelle quand un étrange objet apparaît. De leur côté, Grace et Graham sont attaqués par un orbe flottant dans un train. Se concentrer sur les futurs voyageurs avant Thirteen, comme ce fut le cas avec Amy ou encore Rose à l’époque, parvient à créer une impatience encore plus forte sans pour autant les éclipser dans du remplissage. La dynamique s’installe déjà entre eux et fonctionne plutôt bien, à défaut de faire des étincelles.

La femme qui tombe du ciel, en premier lieu, c’est donc la Docteure qui fait une entrée simple, mais efficace. Les premières minutes dans les habits de Twelve se révèlent balbutiantes, mais elle va réussir à trouver ses marques dès que le groupe se retrouve auprès d’elle et que l’histoire se lance, autour de Tzim-Sha, un extraterrestre venu chasser un trophée sur Terre lui offrant le droit de diriger son peuple.

I’m looking for a doctor.

Alors la grande question est : quelle docteure va être Jodie Whittaker ? Pour le moment, quelqu’un qui se cherche. Et c’est peut-être la piste la plus intéressante après des hommes qui ont su directement quelle serait leur personnalité. On retrouve dans ce premier épisode un esprit proche des débuts de David Tennant. Proactive, capable, directive, notre nouvelle alien marque peu à peu par une personnalité peut-être moins grandiloquente, plus humaine, moins torturée, plus avenante. Une synthèse entre la maturité de Ten et la candeur d’Eleven.

Ce premier épisode ne cherche pas à faire de l’esbroufe en partant dans une intrigue trop complexe. Au contraire, l’histoire est plutôt simpliste, un peu trop, mais permet aux différents éléments à se mettre en place, à installer une autre identité. C’est l’impression de regarder presque une autre série qui s’impose à la fin, avec une réalisation réellement différente de la part de Jamie Childs et soulignée par une bande-son qui marque un tournant, cherchant moins l’emphase à tout prix, mais contribuant à cette atmosphère presque horrifique.

À la vue de tout ce que l’épisode cherche à accomplir et à installer, il aurait peut-être fallu une petite demi-heure supplémentaire, pour bien prendre le temps de placer tous les éléments et de s’y habituer. La seconde femme qui tombe sur Terre, Grace, ne parvient pas à donner toute l’émotion nécessaire pour que l’on puisse compatir au deuil de sa famille quand elle se sacrifie et pour que celui-ci nous marque. Mais la dynamique est encore à creuser et promet déjà beaucoup, surtout si la série choisit de poursuivre dans cette veine-là. En cela, la dernière image nous ouvre la porte à un voyage forcé pour les Terriens et à une Docteure qui va devoir trouver une direction (et un Tardis).

Ce retour de Doctor Who dépasse donc toutes les attentes et se révèle enthousiasmant à plus d’un titre. Jodie Whittaker met quelques minutes à convaincre, mais prend la relève avec une énergie communicative, chapeautée par un Chris Chibnall qui va devoir affiner son écriture, mais qui semble déjà avoir sa série en mains, des nouvelles et ça fait du bien. Vivement dimanche prochain !