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Séries Doctor Who Saison 12 Episode 4 : Le cauchemar de Nikola Tesla

Doctor Who Saison 12 Episode 4 : Le cauchemar de Nikola Tesla

Doctor Who Saison 12 Episode 4 - Doctor Who Saison 12 Episode 4 : Le cauchemar de Nikola Tesla

Comme une tradition bien rodée, chaque début de saison de Doctor Who nous propose son voyage dans le temps à la rencontre d’une figure importante de l’Histoire. L’an dernier, Rosa Parks apparaissait pour un épisode dense et intéressant, bien qu’imparfait. Qu’en est-il pour cette nouvelle saison ?

Nous faisons la connaissance de Nikola Tesla, interprété par Goran Visnjic (Timeless), alors qu’il peine à être pris au sérieux pour son travail et qu’une guerre d’idées fait rage entre lui et Thomas Edison. Bien entendu, si la série se penche sur une figure connue, c’est qu’elle a maille à partir avec une présence extraterrestre. Son introduction aux compagnons du Doctor est d’ailleurs assez drôle, aucun d’entre eux hormis Thirteen ne connaît son existence, lui toujours dans l’ombre d’Edison.

Doctor Who n’est jamais plus pertinente que lorsqu’elle se fait éducative à partir d’événements plus obscurs de l’Histoire. Nous arrivons en pleine « guerre des courants » entre Tesla et Edison, une rivalité intellectuelle qui révolutionna la vie quotidienne. Il est dommage alors que la série ne parvient pas à prendre la pleine mesure de cela et se contente d’un déroulé de ses inventions plutôt que de les exploiter pleinement.

La série pose toujours son invité de marque comme un.e marginal.e, quelqu’un avec qui le Doctor peut créer un lien, des parallèles. Si c’est toujours utile pour connecter rapidement au personnage, cela n’a plus été aussi judicieux qu’avec Vincent Van Gogh en cinquième saison. Une nouvelle fois ici, cela se fait trop programmatique pour que l’on y croie totalement. Goran Visnjic s’amuse pourtant dans son rôle, mais l’écriture de l’épisode ne lui permet pas d’exister pleinement dans une aventure qui met trop de temps à démarrer.

En effet, il faut bien vingt minutes à l’épisode pour exposer son contexte historique et épisodique. Pourtant, celui-ci n’est pas bien complexe et son concept n’est pas des plus poussés. Cela donne alors un épisode assez paresseux, ne capitalisant sur aucun de ses éléments pour dynamiser l’ensemble. Cet épisode 4 se révèle très rapidement être un simple épisode de remplissage, comme la série en fait désormais trop souvent.

Si l’on s’éloigne du cas plus particulier de notre épisode de la semaine, il faut se rendre à l’évidence. Doctor Who n’est plus ce qu’elle était. Il n’a pas fallu attendre cette douzième saison pour s’en rendre compte, elle s’est perdue quelque part en septième saison. Mais il est consternant de se dire que, même le changement de showrunner et celui, successif, d’interprète principal, n’a revitalisé en rien la série. Là où l’ère Capaldi s’emmêlait les pinceaux dans des concepts alambiqués et jamais traités, celle de Whittaker ne prend même plus la peine de les travailler, se concentrant sur la compréhension de son histoire, quitte à simplifier et/ou recycler.

On a souvent reproché à Moffat de trop développer la mythologie de la série, mais même dans ses pires moments, c’est aussi ce qui lui a sauvé la mise. Dans cet épisode et comme dans beaucoup d’autres depuis la saison dernière, il y avait moyen d’étendre encore plus l’horizon de la série en explorant les ennemis et leurs motivations, leur place dans l’univers. Chris Chibnall, aux manettes de ce quatrième opus, ne s’est vraiment pas foulé pour donner de la voix et de la motivation aux personnages ou des dialogues dignes de ce nom.

Bref, nous avons là un mauvais épisode de Doctor Who. Parfois, on ne peut pas échapper à des parties plus faibles, mais la saison accumule trop de bas pour que cela compense avec les quelques hauts qu’elle peut avoir. Là où l’espoir renaissait dans le season premiere, les deux épisodes suivants commencent à établir un constat triste, mais inévitable : Doctor Who n’a plus de mojo.