Le Docteur accorde une destination dans le temps et l’espace à Clara. Heureuse, la fille impossible choisit de voyager jusqu’à Sherwood pour rencontrer Robin des Bois, l’homme qui l’a toujours fait rêver. Mais alors que mythe et réalité s’entremêlent, une menace qui pourrait bien changer l’histoire de l’Angleterre œuvre dans l’ombre du Shérif de Notthingham.
Après Shakespeare et Vincent Van Gogh, c’est au tour de Robin des Bois de croiser le chemin du Docteur, pour le meilleur et pour le pire. Si Doctor Who n’en est pas à son coup d’essai concernant les personnages mythiques ou historiques, Robots of Sherwood a du mal à convaincre. La faute probablement à des enjeux qui ne sont développés que trop tardivement et qui, même présents, ont du mal à devenir réellement intéressants.
Car d’une certaine manière, cette aventure n’est qu’un prétexte grossier pour mettre en avant la personnalité du Docteur. C’est assez redondant dans l’ensemble et il n’est même pas sûr que ce soit convaincant. Le Docteur se veut plus sombre, mais à force d’en faire trop, il apparaît borné et agaçant. C’est d’autant plus flagrant au cœur d’une intrigue qui se veut plus orientée vers la jeunesse et la comédie. Mais peut-être que Peter Capaldi ne parviendra réellement à prouver tout son potentiel que dans les moments les plus dramatiques. Après tout, ses apparitions dans Fires of Pompeï et Torchwood avaient été globalement séduisantes.
Du coup, face à tout ça, Clara s’épanouit et grandit enfin au-delà de son rôle premier. Si la jeune femme paraît ne jamais en faire beaucoup, c’est dans ses échanges avec le Docteur qu’elle prend vraiment les devants et semble prendre une direction assez inattendue. Sans que cela soit clairement énoncé, il serait presque possible de lire de la déception dans la manière dont elle se comporte avec le Docteur. Ce dernier ne fait aucun effort et bien qu’elle se batte pour lui, il ne serait pas surprenant qu’elle considère rapidement ne plus être à sa juste place à ses côtés. Après tout, oublier de croire à l’impossible est une petite claque que la compagne pourrait ne pas laisser passer.
Au-delà de tous ces détails, le fil rouge continue de faire son apparition pour titiller la curiosité et animer les spéculations. S’il est encore impossible pour le moment de lancer les paris, il est possible que la suite ne sera pas aussi avare et permettra d’avoir une idée beaucoup plus précise de ce qui se trame au Paradis. Une manière de construire la narration qui n’est pas sans rappeler la Quatrième saison et la disparition des planètes.
Finalement, Robots of Sherwood est l’un de ces épisodes plaisants de Doctor Who qui ne fait aucune vague et qui, au final, n’apporte aucune pierre à l’édifice. Si Clara garde la tête haute, il serait bon d’offrir enfin à Peter Capaldi du véritable matériel dramatique dans lequel il pourrait s’épanouir, plutôt que de le forcer à faire des singeries qui ne fonctionnent réellement que dans ses interactions avec les autres. Il n’y a désormais plus qu’à espérer que Steven Moffat soit aussi bon archer que Robin des Bois et que sa flèche scénaristique vers la Terre Promise touche la cible avant qu’il ne soit trop tard.