Aller au contenu
Séries Doctor Who Doctor Who : Virus (10.02)

Doctor Who : Virus (10.02)

  • par
  • 3 min read

doctor who saison 10 episode 2 - Doctor Who : Virus (10.02)

Doctor Who a beau regorger de bonnes idées et de moments surprenants, il n’en reste pas moins que la série possède çà et là des épisodes rapidement oubliables. Smile fait partie de ceux-là et si l’ensemble n’est pas déplaisant, il délivre cette triste saveur de réchauffé.

Le problème est qu’avec l’arrivée de Bill, cette saison 10 de Doctor Who ne semble pas avoir d’autre choix que de suivre une voie balisée pour laisser à la nouvelle compagne l’espace d’exister. Cela n’est pas forcément un mal, mais se fait au détriment du développement de l’intrigue, qu’elle soit indépendante ou qu’il s’agisse de l’arc narratif de la saison. Du coup, si cette histoire de robot tueur ne reconnaissant pas les émotions sur la première colonie terrienne ne manque pas de piquant, elle ressemble trop fortement à des récits passées pour que le retournement de situation fonctionne amplement.

Tout l’intérêt de cet épisode 2 découle ainsi des interactions entre Bill et le Docteur. Il y a quelque chose de rafraîchissant et d’étonnement amusant à la découvrir questionner tout ce qui l’entoure de façon pertinente. L’humour est peut-être facile, il n’en reste pas moins que les points qu’elle soulève offrent l’opportunité aux fans d’appréhender un univers qu’ils connaissent par cœur sous un autre angle, bien plus direct et moins tarabiscoté qu’à l’accoutumer.

Ce qui pourra cependant poser problème si Pearl Mackie ne réussit pas à s’approprier la veine dramatique qui est partie intégrante de la formule Doctor Who. S’il est vrai que cet épisode ne lui donnait que peu de matière à ce niveau, sa séquence émotionnelle — avec une larme unique qui à ce stade semble être une obsession esthétique de Steven Moffat — était clairement en deçà de ce qu’il était possible d’attendre d’une telle révélation sur les origines de la colonie et d’autant plus quand la scène est un clin d’œil à peine dissimulé au Cinquième Élement.

 Il est dommage qu’après neuf saisons, Doctor Who ne cherche pas à se démarquer de ce qui a été fait précédemment. Steven Moffat, à qui j’ai souvent laissé le bénéfice du doute, prouve ne pas être complètement intéressé par un changement de schéma qui pourrait être positif à l’avenir de la série. Il est certain qu’il est difficile de se départir d’habitudes qui ont fait le succès du show, mais à ce stade, il est clairement possible d’en attendre plus que le plat de la veille, accompagné par une réflexion quelque peu simpliste des désirs humains. Il faut entendre par là, qu’il paraît étonnant que dans le futur et même en traitant avec une entité intelligente, l’homme en quête de salvation n’ait pas pensé à ce genre d’erreur de programmation.

Ce second épisode de cette saison 10 de Doctor Who n’en est donc pas moins qu’une transition qui fait le travail sans délivrer la moindre excitation. La dynamique entre Le Docteur et Bill est assez solide pour donner envie de s’y intéresser et surtout, ne place pour le moment pas Bill au cœur d’un mystère. À l’inverse de Clara ou Amy, Bill n’est pas le centre d’intérêt à cause des questions qui l’entourent, mais bien parce qu’elle s’impose comme un regard neuf et innocent dans la vie du Docteur. Il faut alors espérer que la suite se départira de ses lourdeurs narratives pour lui laisser la place d’exister sans devenir un outil scénaristique.