Un événement dramatique vient perturber la vie de Clara, la forçant à s’en prendre au Docteur. Pendant ce temps, Missy est enfin prête à révéler le secret de la Nethersphere.
S’il y a bien une chose à laquelle cette saison de Doctor Who ne nous avait pas préparés, c’était probablement un épisode qui ose créer le chaos en redistribuant les cartes de manière aussi dramatique. Steven Moffat semble avoir un don pour terminer ses saisons de manière explosive et si cette première partie n’est qu’une introduction, l’ensemble est d’ores et déjà suffisant pour scotcher du début à la fin. Rares sont les épisodes cette saison ayant eu un impact aussi émotionnel et une pointe de génie dans la manière dont ils ont été présentés.
Dark Water en impose dès les premières minutes par la force de sa narration. La séquence d’ouverture est inattendue et a le mérite de mettre les événements en place à un rythme effréné. Il faut dire que même si des indices indiquaient que la route finirait forcément à cette destination, il était peu prévisible que ce premier virage soit emprunté aussi brutalement. Un point similaire aux révélations de fin d’épisode qui, en plus d’être choquantes, permettent à Doctor Who d’explorer une piste intéressante et terriblement excitante.
Il est d’ailleurs plaisant de se rendre compte que tout un pan de l’histoire du show n’a pas été oublié et qu’il revient sur le devant de la scène de manière classique. Cette saison semble avoir parfaitement renoué avec ses origines, se passant d’explorations dangereuses pour mieux remettre au goût du jour le traitement de conceptions terriennes avec un twist. Ainsi, même l’idée d’une vie après la mort parvient à devenir terrifiante, qu’elle soit liée intrinsèquement à l’intrigue ou qu’elle force à poser des questions sur ce qu’il pourrait réellement en être. C’est intelligent et fait avec assez de subtilité pour laisser la place aux personnages de se mettre en place et de réellement grandir au-delà de leurs rôles.
Ce qui est d’autant plus vrai pour Clara, qui n’a pas été le centre de cette saison pour rien. Bien que passive au cours de Dark Water, ses choix la démarquent indéniablement des autres compagnes par le fait qu’elle soit prête à tout pour sauver ce qui lui est cher. Il est presque dur de voir le Docteur subir un tel retour de flamme et la façon dont il résout le conflit permet d’offrir une nouvelle lecture du personnage, bien plus empathique qu’elle ne l’avait été jusque-là.
Néanmoins, la véritable star de cet épisode reste sans aucun doute la mystérieuse Missy qui rencontre enfin l’homme qu’elle épie depuis son apparition, et qui finit par révéler sa véritable identité. Si jusque-là son temps d’écran n’avait été que sporadique, cette véritable introduction du personnage est une réussite en tout point, surtout grâce à l’alchimie qu’elle partage avec le Docteur. Il est certain que le dernier épisode devrait rapidement faire grimper la tension et dévoiler tout le potentiel de sa présence ou, plutôt, de son retour dans le show.
Finalement, Dark Water est typiquement tout ce que l’on peut attendre d’une première partie de final, en posant les bases pour une suite explosive et définitivement émotionnelle. La direction qu’emprunte le show est encore difficile à imaginer, mais il est certain, à ce stade, qu’elle saura satisfaire et surprendre. En revenant vers un Doctor Who plus classique, Steven Moffat a définitivement fait le bon choix et n’a plus désormais qu’à clôturer ce qu’il a commencé avec l’intelligence que sa narration démontre avoir eue cette saison.