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Dominion : entre ambition et confusion (1.02 à 1.04)

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Le pilote de Dominion nous introduisait à une guerre entre humains et anges qui perdure depuis longtemps. Une forme de statu quo s’était installée, bien entendu mise en péril au sein du premier épisode par l’arrivée d’un supposé sauveur. Pour autant, quatre épisodes plus tard, les scénaristes de la série tentent de faire évoluer la situation tout en cherchant à ne pas non plus trop bousculer la conjoncture qu’ils ont installée.

Pour y parvenir, Dominion se concentre sur des histoires politiques aux enjeux plus ou moins accrocheurs qui assurent à la série de rester proches d’une formule procédurale, tout en laissant les portes ouvertes à un développement mythologique. Le problème est que si le second point est alléchant, les magouilles qui prennent place à Vega ne le sont pas vraiment.

Les scénaristes nous demandent de nous investir dans des manipulations politiques en tous genres servant les intérêts des personnages. Le système de caste au sein de Vega est à peine pénétrable, avant tout car on passe du temps avec ceux qui dirigent, mais on n’a pas la moindre idée de ce que font vraiment les gens et comment ils vivent cette situation. Vega apparait presque comme une énorme prison, dorée pour ceux qui sont en haut de la pyramide, mais une prison où les gens ont été enfermés pour assurer leur survie. Dehors, il y a le risque de se faire tuer par des anges, mais est-ce pertinent de rester à Vega pour autant ? Ce n’est pas le seul lieu où les hommes sont à l’abri, il y en a d’autres qui sont régis de façon différente, mais comme on n’y est pas, on ne peut savoir si tout ceci mérite vraiment d’être sauvé.

Le mélange politico-religieux sert à donner des motivations variées aux différents protagonistes, mais bien peu en tirent vraiment profit. A ce stade, la relation développée entre les personnages incarnés par Alan Dale et Anthony Head est sans conteste l’un des plus gros points forts de la série, les deux hommes possédant des motivations communes, mais des méthodes qui divergent et des personnalités qui s’opposent tout autant.

Cette dynamique se révèle donc réellement accrocheuse, ce qu’on ne peut pas dire de celle qui existe entre Gabriel et Michael. Si les anges ont été posés comme le camp ennemi, avec Michael se battant pour les hommes, ces épisodes se chargent de nous présenter une situation plus ambiguë et par conséquent plus prometteuse pour la suite. Cependant, les choses progressent de façon très lente et imprécise. Pour le coup, on pourrait alors partir dans n’importe quelle direction, une bonne comme une mauvaise. Le camp de Gabriel aurait sans aucun doute besoin d’être mieux représenté pour trouver une véritable raison d’être. A ce stade, l’archange est aussi agaçant qu’il est unidimensionnel. L’intégration d’un autre membre de sa famille pourrait changer cela, mais encore une fois, rien n’est sûr.

Entre les Anges et les Humains se trouvent The Chosen One – ou Alex – qui passera ces premiers épisodes à geindre ou à endosser le rôle de victime sans réellement soulever les questions qui devraient accompagner sa nouvelle situation. Sa romance avec Claire semble être le moteur de son existence, ce qui ne le rend pas franchement intéressant. Il est aussi compliqué pour les responsables de Vega que pour les scénaristes de réussir à garder caché qui est The Chosen One. Dans les deux cas, il s’agit bel et bien de ne pas bousculer l’ordre établi, le problème étant que certaines situations soulèvent des interrogations et que de ne pas tenter de s’y intéresser affaiblit plus le récit que cela ne le sert.

Comme tout ce qui a été installé depuis le début, la position du Chosen One a été légèrement modifiée, du moins son rôle à jouer n’est plus aussi évident qu’il était au départ. Ça tombe bien, car ce dernier n’a pas vraiment demandé comment il était censé faire quoi que ce soit.

Les scénaristes de Dominion semblent divisé entre leur volonté de maintenir aussi longtemps que possible la situation qu’ils ont installée et la nécessité d’effectuer des changements. Pour le moment, l’approche reste tolérable, mais il serait mentir de dire qu’elle n’est pas problématique. Si elle perdure trop longtemps, cela risque d’avoir des effets plus que néfastes, car les personnages et la mythologie ont des difficultés à prendre corps dans les conditions actuelles.