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Downton Abbey, le film : La cerise royale sur le porridge

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Quatre ans après la fin officielle de la série, la famille Crawley vous convie à un événement spécial, smoking obligatoire. Au programme de cette excursion improvisée dans le Yorkshire : têtes couronnées, conflits politiques, répliques cinglantes et bons sentiments. Avec six saisons allègrement récompensées en cérémonie et un final très apprécié autant par le public que par la critique, l’annonce du film Downton Abbey avait suscité autant d’attentes que de craintes.

Fort heureusement, l’équipe en charge est la même que celle qui opérait sur la série. On retrouve au scénario le créateur Julian Fellowes et à la réalisation Michael Engler, un habitué des premières saisons. Pari réussi, la magie opère dès les premières secondes du métrage – et la musique n’y est pas pour rien. Tout est là pour nous replonger dans cet univers familier et chaleureux que l’on avait abandonné meurtris.

Nous sommes en 1927, deux ans après le mariage de lady Edith (Laura Carmichael) qui avait conclu la saison 6, pourtant rien n’a vraiment changé. Lady Mary (Michelle Dockery) dirige Downton d’une main de maître, M. Carson (Jim Carter) apprend à se satisfaire de sa retraite, le comte (Hugh Bonneville) et la comtesse (Elizabeth McGovern) de Grantham profitent de leurs petits-enfants. Si l’Histoire ne s’est pas fait prier pour défiler, en témoigne le contexte de tensions grandissantes d’entre deux guerres, les personnages semblent nous avoir sagement attendus pour avancer dans leur vie.

Il faudra l’arrivée imminente du roi George V (Simon Jones) et de son épouse (Geraldine James) pour amener un peu d’agitation dans ce quotidien bien tranquille. Les Crawley souhaitent évidemment faire la meilleure impression qui soit, ce qui provoque l’inquiétude de leurs domestiques. À cet enjeu principal de préparatifs en grande pompe s’ajoutent habilement les ardeurs révolutionnaires de Tom (Allen Leech), fervent défenseur de l’indépendance irlandaise, qui risquent de faire tourner le repas royal au vinaigre.

Sans surprise, pas d’explosions ou de course-poursuite, le cinéma n’a pas réinventé la formule de Downton Abbey qui, fidèle à elle-même, préfère nous conter la Grande-Bretagne des années 30 à travers les yeux de différents milieux sociaux aux idées qui se heurtent, mais qui cohabitent malgré tout. Entre la haute société prise au piège des conventions sociales et les domestiques entravés qui jouent leur rôle avec tendresse et résignation, c’est avec flegme que se manifestent l’admiration, la jalousie et les non-dits.

Les deux heures sont une déclaration d’amour à ces personnages humains et touchants. Tous ont droit à leur coup de projecteur, bien que le format cinématographique se prête moins à leur développement. C’est Barrow (Rob James-Collier), le nouveau majordome, qui tire son épingle du jeu et dévoile une palette d’émotions jusque-là insoupçonnée. S’il faut également moins de deux répliques à Anna (Joanne Froggatt) pour nous faire retomber amoureux, c’est sans surprise Maggie Smith qui vole la vedette dans le rôle de l’irrévérencieuse et pince-sans-rire Violet. Un comble pour celle qui ne souhaitait pas prendre part au film !

Downton Abbey brille comme à son habitude par son amour du détail. Avec très peu la série dissèque froidement la crise du royalisme, le déclin de l’aristocratie anglaise, les difficultés rencontrées par les exclus de la société – des enfants nés hors mariage aux homosexuels refoulés par défaut. Noyée sous la pression sociale et au bord de l’implosion politique, la réalité de la série n’est pas si loin de la nôtre et c’est pour ça qu’elle séduit autant.

Visuellement, le résultat est magnifique. Les décors sont soignés jusque dans les moindres recoins, les costumes sont toujours aussi bluffants et les acteurs, dont la joie d’être de retour est communicative pour la grande majorité, n’ont eu aucun mal à retrouver leurs marques. Autant sur le fond que sur la forme, le film est élégant. C’est beau, c’est propre, c’est impeccablement maîtrisé à tel point que c’est peut-être un peu lisse.

Outre le côté « famille royale », le film Downton Abbey ne propose pas grand-chose de neuf et ronronne tout du long. Bien que très agréable au visionnage, car parfaitement conçu pour attiser la nostalgie, le scénario frileux et la prise de risque pour ainsi dire nulle en termes de développement de personnages en font un métrage finalement peu mémorable.

Le film est un cadeau pour les fans qui sauront l’apprécier pour ses qualités et profiter de chaque minute gagnée avec ces personnages qui leur ont manqué. Il y a cependant peu de chances qu’il rallie à sa cause des non-initiés. L’audace en moins, ce Downton Abbey grand format est finalement tout ce que l’on pouvait espérer de la part de la série et prolonge d’une belle façon cette magnifique fresque familiale so british.


Le film Downton Abbey est dès à présent disponible en DVD et Blu-ray.

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Price: 9,40 €
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