Saviez-vous que Ken Jeong était un docteur avant de faire carrière en tant que comédien ? Malheureusement, c’est visiblement tout ce qu’il lui fallait pour jouer un docteur dans une comédie ABC.
L’idée de Dr. Ken repose donc sur le fait que Ken Jeong est marrant et qu’il a pratiqué le même métier que son personnage. Il apparait que, pour certaines personnes, cela était une recette infaillible. Ce n’est tristement pas le cas et cette série n’est en plus pas une comédie médicale, mais une sitcom familiale tellement traditionnelle qu’elle semble sortir tout droit d’une autre époque.
Dans le premier rôle, Ken Jeong grimace ; il balance avec impétuosité des dialogues qui sont – d’après ce que l’on nous dit – offensants ; et il finit par s’excuser de tout cela. Face à lui, Suzy Nakamura parait chercher à bien faire son travail, interprétant la femme de Ken qui tente de lui faire comprendre que son comportement ne mène nulle part. Elle échoue, parce que l’humour repose sur le fait qu’il est obligé de répéter les mêmes erreurs que tout bon père surprotecteur de sitcom doit commettre. Pourquoi écouter la voix de la raison dans ce cas là ?
Dr. Ken nous entraine ainsi péniblement d’une mauvaise blague à une autre. Il n’y en a certes que 3-4 au total dans cet épisode, mais elles sont étirées à l’extrême sans raison apparente – à part le manque évident d’inspiration qui est clairement à blâmer pour tout ce qui est présent dans ce pilote.
En fait, si on voulait sauver quelque chose, on ne pourrait pas y arriver. Le plus déprimant est probablement de constater que Dave Foley est une nouvelle fois coincée dans un show de ce niveau, à croire qu’il est maudit. Voir un comédien de son calibre continuer à errer d’une sitcom sans saveur à une autre est dramatique. Ça donnerait presque envie que Newsradio soit rebootée à son tour, et pourtant c’est la pire idée qui soit puisque Phil Hartman ne reviendra jamais.
Ken Jeong mérite lui aussi plus que ce que Dr. Ken peut lui apporter, ce qui est assez triste quand on pense qu’il a participé à l’écriture avec notamment Jared Stern et ne s’est pas débrouillé pour se fournir du matériel convenable. Il ne peut visiblement pas s’aider lui-même.
Au bout du compte, il n’est pas nécessaire d’épiloguer plus longtemps sur cette débâcle sans inspiration qui ne parvient pas à délivrer le moindre rire. Dr. Ken est juste à oublier.