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Bilans de Saisons Easy… d’amour et de bière fraîche

Easy… d’amour et de bière fraîche

Easy Netflix - Easy… d’amour et de bière fraîche 

En quelques années, l’anthologie est revenue en force sur le petit écran américain. Cela s’est fait grâce à des séries comme American Horror Story qui ont permis de démontrer qu’il était possible de trouver le succès en racontant une histoire par saison.

En cherchant à toujours plus produire, il était inévitable que Netflix finisse par s’orienter vers l’anthologie. En plus de bientôt nous proposer de nouveaux épisodes de Black Mirror, le géant de la SVOD a mis en ligne Easy, une comédie relationnelle nous venant de Joe Swanberg (Drinking Buddies).

Tel un recueil de nouvelles, Easy propose 8 épisodes relatant des histoires différentes pour décortiquer les relations humaines, avec pour liant la ville de Chicago.

Les thèmes évoqués sont à la fois variés et justes. Si on nous avait vendu une série sulfureuse et qu’on traite effectivement de la perte de libido dans le couple ou des avantages du triolisme dans une relation épanouie, le sexe est loin d’être le thème principal et finalement reste le moins intéressant. Easy se montre plus pertinente lorsqu’il s’agit du mimétisme dans le couple, de la notion de l’intimité à travers l’art et les réseaux sociaux ou encore de la difficulté du business en famille.

On ne peut pas néanmoins s’empêcher de regarder cette série en conservant une attente qui ne sera jamais concrétisée. On comprend dès les premiers épisodes qu’il ne s’agit pas seulement de saynètes qui se déroulent dans une même ville. Le Chicago de la violence et des armes à feu n’est absolument pas représenté, et l’action se déroule plutôt dans un même quartier, entre artistes de tous poils, bobos et hipsters.

Parce que ces personnages sont liés et connotés géographiquement, on s’attend à ce qu’ils se croisent, à ce qu’il y ait un lien entre tous les épisodes à travers justement ces personnages, comme on pourrait par exemple l’avoir dans la série anglaise Dates. Malheureusement, cette connexion ne se fait jamais vraiment dans Easy.  Respectant à peu près son format anthologique, chaque épisode peut se regarder dans l’ordre que l’on veut, à l’exception donc du troisième qui se doit d’être vu avant le huitième.

J’ai également attendu pendant toute la saison que le lien se fasse au niveau du propos. Certains épisodes, comme Art and Life, ont une vraie morale lorsque d’autres se contentent de nous énoncer des situations avec lesquelles on ne sait pas trop quoi faire. Je m’étais imaginée que le dernier épisode – Hop Dreams – viendrait faire la synthèse de tout cela et qu’un propos global en ressortirait, ce qui ne sera pas le cas.

On reste avec un goût d’inachevé et d’incompréhension. A moins d’être passée à côté de quelque chose, même le titre, Easy, n’est pas forcément clair. Peut être signifie-t-il que les relations humaines pourraient être simples si on le souhaitait vraiment et que certains y arrivent mieux que d’autres…

Reste à Easy un casting un minimum alléchant, qui nous permet ainsi de côtoyer Orlando Bloom (Pirates des Caraïbes), Malin Åkerman (Billions), Aya Cash (You’re The Worst), Gugu Mbatha-Raw (Doctor Who), Kate Micucci (Raising Hope), Elizabeth Reaser (Twilight), Dave Franco (Nerve), Raul Castillo (Looking), ou encore Jacqueline Toboni (Grimm). Une jolie brochette de visages connus des amateurs de séries, mais qui ne nous laissera pas un souvenir impérissable.

La vraie réussite d’Easy sera de me donner envie de voir la saison 2 – si renouvellement il y a – uniquement dans l’espoir d’y trouver enfin une cohérence d’ensemble !