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Séries Fais pas ci, fais pas ça : un Fourzitout toujours agréable ?

Fais pas ci, fais pas ça : un Fourzitout toujours agréable ?

fais pas ci fais pas ca saison 8 - Fais pas ci, fais pas ça : un Fourzitout toujours agréable ?

Voilà huit ans que France 2 nous propose de suivre les aventures de deux familles que tout oppose et qui sont réunis par les aléas de la vie, huit ans que Fais pas ci, fais pas ça officie comme rendez-vous incontournable des séries françaises. Ils se déchirent et s’aiment, ils s’épaulent bon gré mal gré dans les épreuves que la société, leur travail et leur famille mettent sur leur route.

Avec une telle longévité se pose la question de savoir si ce sont toujours des « familles formidables ». Oui et non. Regarder une nouvelle saison de la série, c’est retrouver sa famille à Noël : on est heureux, on rigole, on mange plus qu’il ne faut, mais à force, le souvenir n’est plus aussi impérissable.

Cette année sera encore rythmée par des reconversions professionnelles de tous les côtés : Valérie se cherche, Fabienne et Renaud aident leur fils à monter son auberge et Denis tourne la page Médusor pour ouvrir une péniche-restaurant vegan. On a une nouvelle fois droit à une valse des emplois qui semble interminable, s’épuise dans des gags vus et revus et des développements inutiles.

Bien sûr, leurs projets personnels vont échouer et ils vont rebondir. Mais cela n’apporte désormais plus rien aux personnages. Denis et son inconstance ne construisent plus l’image d’une crise de la quarantaine et ennuie par la redondance de ce qu’il traverse. Cela affecte également sa femme Valérie, dont la dépression et l’intolérance use le personnage et lui fait perdre de sa pertinence et de son timing comique.

La situation du côté des Lepic est un peu plus intéressante. Une fois l’histoire de l’auberge pliée, ils doivent revenir à Sèvres et reprendre le cours d’une vie bien chamboulée. Entre une expulsion donnant du matériel hilarant à Fabienne et une grève du personnel inspirante pour Renaud, la dynamique est plus vive, moins lourde à regarder. En ressortent alors de bons moments parvenant à rendre justice aux caractères des époux Lepic en faisant bouger légèrement leurs convictions personnelles et politiques.

Peut-être est-ce là que voulait en venir la saison 8 de Fais pas ci, Fais pas ça : nous montrer un désenchantement de la société qui ne se reconnaît plus dans les valeurs du travail. Si tel est le cas, le résultat est à moitié concluant, seuls Renaud chez les Robinets Binet et Fabienne dans sa volonté de réunir sa famille réussissent à nous émouvoir et nous faire rire.

Les enfants sont largement en retrait cette année. Si ce n’est les saynètes tout au plus sympathiques de Tiphaine en agent de police, peu de matière leur sera donnée pour se distinguer. Ce n’est pas le rôle ennuyant d’Elliot qui rattrapera les manqués de cette saison, en particulier toute la question autour d’une Soline supposée « alcoolique », intrigue prometteuse, mais vite avortée.

Bien sûr, tout n’est pas à jeter dans cette saison au demeurant assez divertissante pour le peu d’investissement qu’elle demande. Elle permet de mettre en lumière encore une fois son principal atout : Valérie Bonneton. Impressionnante dans ses moments de détresse, elle est capable de vous arracher un rire l’instant d’après. Fabienne est d’ailleurs au centre des intrigues les plus sympathiques de la saison, notamment celle de la vente de la maison des Lepic ou du business avec Valérie Bouley.

Après huit saisons, Fais pas ci, fais pas ça montre clairement des signes de faiblesse. Ce déclin partiel est à incomber à un manque de renouvellement des intrigues qui parasitent trop souvent l’humour et le développement des personnages. Même statique, elle parvient à faire rire, mais les atouts qu’elle a encore dans sa manche ne la maintiendront pas en vie éternellement.