Lancée durant l’été 2011, Falling Skies est une série de science-fiction qui a un pitch plein de potentiel. En fait, alors qu’elle s’approche de sa conclusion – le 30 aout sur TNT –, on pourrait presque encore croire qu’elle finira par délivrer ce qu’elle paraissait promettre au point de départ.
C’est là où se situe la plus grande qualité de la série, voire l’unique. Sa capacité à donner espoir que la débâcle va un jour cesser. Au fond, on sait que ça n’arrivera jamais, pas après qu’autant d’excellentes idées furent aussi mal exploitées ou ont simplement été négligées pour toutes les mauvaises raisons possibles. Falling Skies aurait dû être rebaptisée « Occasions manquées : The Series » à mi-parcours, cela aurait été plus honnête.
Concrètement, trop de changements de showrunners ont transformé le show en un bloc informe et ridicule. Chaque saison semblait appartenir à une série différente qui n’aurait gardé de la précédente que ses concepts les moins inspirés.
Malgré tout, Falling Skies a toujours trouvé le moyen d’encourager ce que l’on appelle le Hope Watching. On continue à supporter la médiocrité – voire la nullité – parce qu’il y a quelque chose qui nous pousse à espérer que cela va s’améliorer. Ce n’est pas la seule à accomplir ce miracle, mais elle a réussi à entretenir la mascarade assez loin. En fait, si la saison 5 n’était pas la dernière, il est probable que l’on puisse encore attendre quelque chose, en dépit de la qualité générale qui semble avoir atteint un plus bas historique à ce niveau. Après tout, peut-être qu’un autre changement de showrunner permettrait à la série d’être ce que l’on a toujours voulu qu’elle soit.
Le problème à ce stade est qu’il n’est plus évident de se rappeler réellement ce qu’elle pouvait devenir tant il est également difficile de se souvenir des qualités qui suggéraient qu’il y avait réellement dans Falling Skies les bases pour une série de SF prometteuse.
Rétrospectivement, il y a définitivement quelque chose d’intrigant à suivre les retombées d’une invasion Alien a tourné à la quasi-extinction de l’humanité avec un groupe de combattants se bat au quotidien pour reprendre la planète. Le souci est que ce n’est plus original. Defiance a plus ou moins reprit le même concept, y a injecté ses propres twists et a proposé de meilleures raisons de poursuivre. Sa troisième saison est au-dessus des précédentes, montrant que les scénaristes pouvaient réinventer leur show sans perdre de vue ses idées les plus intéressantes. Cet automne, Colony sur USA Network devra à son tour se pencher sur un sujet similaire avec des ambitions différentes au niveau de ses thématiques.
La relève est là, mais cela n’enlève rien au gaspillage que fut Falling Skies au bout du compte. Entre ses personnages volatiles qui se sortent toujours des situations les plus absurdes, ses aliens tellement inconsistants que l’on peut se demander ce qu’ils sont venus faire sur cette planète et cette incapacité des scénaristes à se fixer sur les thèmes qu’ils veulent explorer, la série est partie dans tous les sens sans jamais réussir à canaliser quoi que ce soit, de positif ou de négatif.
Ce problème est probablement à la base du fait que l’on puisse espérer qu’il y ait quelque chose à attendre de chaque redéfinition de la conjoncture du show. Malgré tout, Hope Watching ou non, c’est avant tout le fait d’avoir consacré tant d’heures à la regarder qui donne l’impression qu’aller au bout est aujourd’hui une obligation. Concrètement, pourquoi avoir investi 4 années pour ne pas finir le voyage ?
Quand Falling Skies se terminera, cela ne se fera pas dans l’indifférence, mais avec un soulagement et une pointe de déception qui a accompagné chaque saison jusqu’à la dernière. Elle est passée à côté de son sujet depuis le début et, malgré tous les détours qu’elle a suivis, elle n’a jamais trouvé sa route.