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Séries Falling Water : Sense8 rencontre Inception (Pilote)

Falling Water : Sense8 rencontre Inception (Pilote)

Falling Water saison 1 - Falling Water : Sense8 rencontre Inception (Pilote)

Après Mr. Robot, USA Network doit encore prouver que la révolution a bien eu lieu sur la chaine et qu’il n’y a pas qu’un show de concerné. L’ambition est honorable et il est compréhensible que la chaîne cherche à démontrer qu’elle est capable de changement en proposant des nouveautés surprenantes et engageantes. Malheureusement, Falling Water ne tombe pas dans cette catégorie. À vrai dire, il s’agit bien de la première fois qu’un pilote m’a laissé un tel sentiment de confusion. L’ensemble est loin d’être mauvais, mais l’approche est si particulière qu’il est difficile de savoir où les scénaristes veulent en venir.

L’histoire se concentre sur Taka (Will Yun Lee), Burton (David Ajala) et Tess (Lizzie Brochéré) qui ne se connaissent pas, mais qui se retrouvent connectés par leurs rêves. Pas besoin d’en dire plus tant ce premier épisode se contente d’effleurer cette idée pour créer un mystère alambiqué. Cette introduction nous présente tant bien que mal ces personnages pour lesquels nous sommes censés ressentir une certaine empathie. Le problème est que la photographie jouant sur une stylisation abusive ne trouve pas de soutien du côté du scénario loin d’être percutant.

Le pilote de Falling Water est un véritable numéro de cirque qui jongle entre ses protagonistes en oubliant de leur donner une quelconque profondeur. Le spectateur se retrouve ainsi forcé de s’impliquer dans des histoires à la limite du compréhensible et de suivre des personnalités qui possèdent des motivations aussi simplistes qu’absurdes. Il est certain que les scénaristes cherchent à être aussi efficaces que possible dans leur introduction, mais l’ensemble en ressort brouillon. L’exemple le plus flagrant se situant au niveau de Tess, ses motivations ne semblent pas crédibles. Si l’on peut comprendre que le postulat joue sur la fine frontière entre le rêve et la réalité, il est difficile d’accepter qu’elle puisse baser ses décisions sur un ressenti éphémère.

Cela ne veut pas dire que Falling Water est complètement dénué d’intérêt. L’ambition est clairement visible et promet une évolution contrôlée. Le souci est qu’il s’agit d’une série qui va nécessiter un certain temps avant de dévoiler toutes ses cartes et qui devra trouver le juste milieu entre torpeur fantasmagorique et drame interpersonnel pour fonctionner. Avec la multiplication de productions sérielles, il n’est plus possible de servir les mêmes formules ou de se revendiquer unique en délivrant un propos nébuleux comme base au récit pour séduire.

L’idée que le rêve empiète sur la réalité ou même que nous sommes tous connectés d’une façon dont nous n’avons pas conscience n’est pas mauvaise ; si la nuance est de mise, il est nécessaire de faire un choix quant à la manière de l’aborder. Falling Water parvient ainsi à présenter son sujet, mais n’accroche pas et laisse dubitatif quant à ce que l’on peut attendre du reste de la saison. Ce qui est dommage quand la distribution réussit à s’approprier le matériel.

Le mot de la fin est que Falling Water est une étrangeté qui, sans être mauvaise, n’est pas franche dans sa direction scénaristique. L’implication requise pour suivre notre trio principal n’est pas incité par qui ils sont et leurs motivations apparaissent bien futiles quand l’ambition conspirationniste transpire de ce pilote. Falling Water demande alors que l’on prenne son mal en patience pour découvrir si oui ou non celle-ci en vaut la peine.

Publié fin septembre, cette critiques est remise en avant à l’occasion du lancement officiel de Falling Water ce 13 octobre 2016 sur USA Network.

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