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Séries Fear the Walking Dead Saison 5 : Une opposition idéologique

Fear the Walking Dead Saison 5 : Une opposition idéologique

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Fear The Walking Dead Saison 5 Episode 16 - Fear the Walking Dead Saison 5 : Une opposition idéologique

Depuis le début de la saison 4, à partir du moment où Andrew Chambliss et Ian Goldberg sont devenus les showrunners, Fear The Walking Dead a adopté une structure assez simple. Chaque mi-saison forme un tout s’articulant autour d’une idée.

La première moitié de la saison 5 plaçait ainsi Morgan et son groupe dans une région isolée où ils se sont retrouvés face à la réalité. Leur combat pour aider les autres ne sera pas chose aisée, mais ils peuvent surmonter l’adversité s’ils travaillent ensemble et ne perdent jamais foi dans leur vision.

La suite les opposa à d’autres personnes voulant la même chose qu’eux, mais qui adoptent une stratégie bien différente, plus violente et moins ouverte. Pour Virginia (Colby Minifie), leader de l’opposition, seuls ceux qui peuvent contribuer à son plan méritent de survivre. Elle pense détenir la clé pour bâtir le futur et celui-ci ne doit pas être mis en danger par ceux qui questionnent son approche ou qui sont trop faibles pour suivre ses ordres.

Concrètement, Fear The Walking Dead s’est trouvée une nouvelle antagoniste qui s’inscrit dans la tradition de la franchise, une leader noyée dans ses convictions, corrompue par ses ambitions personnelles et qui voit les autres comme étant des accessoires ou des obstacles. Rien de bien neuf, en dehors du fait que Virginia prétend faire partie des gentils de l’histoire, même si elle est la seule à y croire.

Le problème est que, à cause de son approche, tout ce que nous avons, ce sont des rencontres qui ne mènent à rien pour faire monter la sauce jusqu’à une fin ouverte nous suggérant qu’un personnage clé va mourir. Il y a le début d’un débat idéologique, quelques idées un peu plus originales qui ne dépassent pas le stade de l’ébauche et la caméra d’Al qui devient l’outil principal des scénaristes pour tenter de nous convaincre que leur narration est élaborée.

La première mi-saison était déjà noyée dans les digressions et offrait bien moins de développements qu’elle paraissait pouvoir le faire. La seconde confirme que Fear The Walking Dead n’a plus grand-chose à dire, mais son équipe créative prétend le contraire au point de négliger les forces du show. Jamais la série n’a eu un groupe de personnages aussi solide et il est regrettable de les voir s’effacer progressivement, forcés de se limiter à la caractéristique qui en est venue à les définir faute de mieux.

Alycia retrouve sa force en se tournant vers l’art et elle ne pense donc plus qu’à peindre. Al est réduite à tenir sa caméra. Morgan défend son unique point de vue. Daniel, Victor et Luciana sont présents. Dwight ne cherche plus sa femme pour le moment, il veut juste être une bonne personne.

En fait, cette idée de faire le bien les obnubile au point qu’elle devient ce qui les définit le plus et le reste s’estompe doucement. C’est leur motivation et les scénaristes l’emploient comme étant le seul axe disponible dans leur arsenal. Même quand la tension monte, on parle de rédemption et cela fait l’affaire.

Que Fear The Walking Dead explore les challenges de la reconstruction est intéressant, mais que cela rende la série si moribonde n’est pas une fatalité. Malheureusement, c’est ce qu’il se produit… ou plutôt, rien ne se produit. Cette saison 5 a tourné en rond pendant longtemps, utilisant des dangers rarement tangibles pour tenter de le masquer. Le dernier épisode illustre cela à merveille, créant un semblant de tension de manière artificielle et noyant le reste dans des conversations répétitives. Cette série est juste devenue soporifique et si cela se termine par la mise en danger d’un personnage important, c’est bien parce que c’est la seule chose qui pouvait encore générer le suspense nécessaire pour vendre l’idée qu’il faut revenir la saison prochaine.