Un nouveau mariage a lieu à King’s Landing, alors que Sansa découvre une partie des plans que Littlefinger a pour elle. Au Mur, Jon prend ses premières décisions en tant que Lord Commander. Tyrion et Varys arrivent à Volantis.
Qu’est-ce qui donne du pouvoir ? En voilà une question aux multiples réponses dans le monde de Game of Thrones où l’illusion du pouvoir est forte. Personne ne maitrise mieux les codes de cette partie que Littlefinger, mais il n’en reste pas moins de nombreux joueurs, chacun avec ses intérêts personnels, sur un échiquier rempli de pions et chevaliers.
High Sparrow s’intéresse plus précisément au pouvoir que fournit un nom – de la valeur de Sansa au titre de Cersei, en passant par le statut de bâtard et le surnom religieux. Tout est là pour mettre alors en valeur comment cela peut donner de la force, mais aussi diminuer le pouvoir de quelqu’un, voir clairement l’empêcher d’aller de l’avant.
Si la religion n’a jamais été absente de la série, les scénaristes veulent creuser cette question avec Cersei ; ils entrainent ainsi cette dernière dans les coins pauvres de King’s Landing pour une mise en avant de ses croyances et de sa position plus que fragile dans le royaume. Initialement coincée dans une routine trop classique avec Margeary qui agace plus qu’autre chose, la Queen Mother s’oriente ensuite dans une voie pouvant donner à sa chute inévitable une dimension émotionnelle différente.
Pour Arya, son identité est un frein. Pour renaitre de ses cendres, elle doit se débarrasser de tout ce qui l’attache à son passé, ce qui ne peut pas se faire sans quelques difficultés. Le nouvel univers de la jeune Stark se veut pour le moment mystérieux, et d’une certaine façon, il n’est pas bien difficile, tout particulièrement dans les premières scènes, de partager la frustration du personnage. Arya n’a pas la moindre idée de ce dans quoi elle s’est vraiment engagée et la série ne cherche pas à nous en révéler un peu sur le sujet.
Cet épisode de Game of Thrones semble d’ailleurs avant tout préoccuper par bien asseoir la place de tous ses personnages, suite aux différents changements qui ont eu lieu. C’est clairement le cas avec Jon qui s’impose de nouveau en tant que fils d’Eddard Stark bien qu’il ne porte pas le nom. High Sparrow solidifie sa position de Lord Commander à travers ses premières décisions. Avec Stannis au Mur pour le moment, la situation ne parait pas vraiment pouvoir bouger de ce côté-là tant qu’il est là et il est donc temps que celui-ci s’en aille pour que cette partie du récit puisse progresser.
On reconnecte aussi avec la famille Bolton et ses ambitions personnelles qui, en vérité, n’ont d’intérêt que parce qu’ils sont mêlés à ceux de Littlefinger. Suivant toujours ce dernier et Sansa, Brienne et Pod ont quant à eux le droit à une scène qui fonctionne étonnamment bien avant tout, car elle permet d’appréhender les deux personnages sous un nouvel angle, avec une touche de sensibilité bienvenue.
De son côté, Tyrion est comme un lion en cage à cause de son identité. C’est néanmoins sans surprise qu’une halte est effectuée à Volantis pour que le personnage puisse au moins se dégourdir les jambes. Une étape plus ou moins inévitable pour rendre son voyage moins monotone. Il y a une volonté de bien faire monter la sauce autour de la future rencontre avec Daenerys (qui n’est pas pour tout de suite), cette dernière étant présente à sa façon de manière surprenante. Néanmoins, l’intérêt réside ici dans la présence au final d’un visage familier pouvant donner le jour à une nouvelle dynamique.
Cette saison 5 de Game of Thrones continue donc avec un épisode qui se montre plutôt calme, avec une bonne partie des personnages poursuivant leur route bien tracée. High Sparrow tire son épingle du jeu à travers quelques scènes au service des personnages, mettant en avant comment ils en sont arrivés là où ils en sont maintenant et les difficiles décisions qu’ils ont à prendre et ce n’est pas fini.