Alors que Brienne ne se trouve maintenant plus très loin de Winterfell, Sansa se retrouve face à Theon et découvre ce que lui a fait Ramsay. Au Mur, Jon prend une décision qui est mal reçu par les hommes du Night’s Watch. Suite à l’attaque subie par Grey Worm et Ser Barristan, Daenerys décide de prendre soin de ses dragons.
Cette saison 5 de Game of Thrones continue en s’intéressant aux difficiles décisions que ses personnages doivent prendre ; dans le cas de Kill The Boy, l’équipe scénaristique porte son attention sur la nécessité de « tuer l’enfant » pour que l’adulte puisse prendre sa place – selon le précepte de Maester Aemon.
C’est de toute façon une obligation pour survivre, comme le prouve Sansa. Maintenant que Littlefinger est parti, elle se retrouve seule entourée des tueurs de sa famille. Elle n’est cependant plus une créature sans défense, même s’il est encore difficile de prédire dans quelle direction elle compte s’engager. Entre jalousie, manipulation psychologique et ambitions dévorantes, les Bolton ont transformé Winterfell. Sansa est alors un rappel de ce que l’ancien fief était et de ce qu’il pourrait redevenir. Theon/Reek renvoie lui aussi au passé tout en représentant un présent tortueux où il est difficile d’en voir l’issue. En tout cas, pour ce dernier, pour le moment, il n’y a pas de lueur d’espoir.
Que l’on soit à Winterfell, au Nord ou Across The Narrow Sea, Kill The Boy s’inscrit donc dans la continuité du précédent épisode de Game of Thrones où les intrigues se poursuivent doucement. Les décisions prises étaient inévitables, elles découlent de tout ce qui a était développé dans la première partie de saison.
Après l’attaque de Ser Barristan et Grey Worn, Daenerys se retrouvait dans une position de faiblesse qui ne pouvait la mener qu’à accepter ce qu’elle refusait jusque-là. Elle est d’abord clairement ébranlée par le coup qu’elle vient de recevoir, mais possède un sang-froid qui limite réellement l’exploration psychologique. Sur un plan émotionnel, Daenerys devient de moins en moins pénétrable, et les scénaristes explorent de manière bien trop superficielle ce que le personnage traverse présentement, diminuant l’impact émotionnel des récents évènements et des choix qu’elle fait. Missandei n’est pas suffisante pour compenser cela.
Un meilleur travail est fait avec Jon qui, à l’image de Daenerys, doit prendre une décision majeure. Si pour la Targaryen, cela sert à solidifier sa position à Meereen, celle du Lord Commander ne peut que créer une scission entre lui et ses hommes. Kill The Boy permet enfin de lancer Jon dans une direction précise tout en redonnant aux Wildings une place dans l’histoire. Il n’est pas étonnant alors que ce soit le moment choisi par Stannis pour prendre la route, les choses bougeant doucement, mais sûrement au Nord.
Encore une fois, on pourrait presque dire que le meilleur a été gardé pour la fin, en compagnie de Tyrion et Jorah Mormont qui nous entrainent dans les ruines de Valyria. Jeremy Podeswa, qui réalise ici son premier épisode de la série, délivre des plans somptueux et Kill The Boy dans son ensemble possède une photographie et une mise en scène qui sert parfaitement le suspense. Sans aucun doute, cela élève le niveau général de l’épisode d’un cran grâce à une orchestration habile des différents éléments. Du vol du dragon à l’attaque, la fin est une très belle réussite et apporte un peu d’imprévisibilité à l’épisode.
Si on pouvait espérer à la fin du précédent quelques revirements notables pour bousculer un peu les choses, il n’est pas non plus étonnant que rien de vraiment drastique ne se produise. L’équipe de Game of Thrones a toujours préféré faire grimper les enjeux progressivement pour mener à une fin plus épique et c’est exactement ce qui est délivré à ce stade – un épisode qui travaille à installer, solidifier, faire doucement évoluer les situations dans une direction précise pour la suite de la saison.