Alors que Cersei est prisonnière à King’s Landing, Tyrion rencontre Daenerys et doit lui fournir une raison valable pour qu’elle ne le tue pas. Sansa confronte Reek et découvre une partie de la vérité. Jon, Tormund et des frères du Night’s Watch arrivent à Hardome pour convaincre les wildlings de les rejoindre.
Game of Thrones est une série qui, par nature, prend beaucoup de temps à tout mettre en place au point que les surprises se font bien rare. De la chute inévitable de Cersei à la rencontre entre Tyrion et Daenerys, en passant par le rapport entre Sansa et Reek, les enjeux reposent sur la manière dont les évènements s’orchestrent et sur comment les personnages arrivent au point qui aura été annoncé beaucoup plus tôt.
Reste alors à David Benioff et D.B. Weiss de trouver l’angle qui permet d’exploiter ce que l’on sait pour donner au récit qui est raconté son intérêt. La saison 5 de Game of Thrones aura décortiqué les rapports de pouvoir de toutes les façons possibles, s’intéressant de près aux nombreux sacrifices qu’il faut faire pour parvenir à ses fins ou se libérer de qui on est pour progresser.
Hardhome se présente ainsi comme un épisode de Game of Thrones qui profite pleinement de tout ce qui a été mis en place avant pour donner une autre dimension à la plupart de ses intrigues. La formation d’Arya prend une direction intéressante, tout en conservant une part de son mystère. On ne peut pas dire que les consignes de Jaqen soient toujours ce qu’il y a de plus limpides, mais la jeune Stark les comprend. La rencontre entre Tyrion et Daenerys permet enfin de fournir à l’héritière Targaryen une nouvelle perspective sur sa situation ; le Lannister peut de nouveau faire ce qu’il fait de mieux et Daenerys ne peut que profiter d’avoir quelqu’un pouvant l’aider à évoluer en tant que leader. La confrontation entre Sansa et Reek fut aussi plus que préparé, pouvant par ailleurs fournir à la fille Stark de nouveaux objectifs pour la suite de la série.
Néanmoins, il faut bien le dire, tout ceci est de bien piètre importance comparée à tout ce qui se passe avec Jon. Si la construction narrative du show peut faire oublier à l’occasion l’envergure des enjeux du côté du Mur et au-delà, ils sont parfaitement remis en avant au sein de cet épisode. Malgré un traitement quelque peu déséquilibré, le récit de Jon Snow reste définitivement le plus intéressant et le plus épique. On pourrait presque se demander exactement pourquoi on s’intéresse vraiment à ce qui se passe à côté quand c’est définitivement là que tout se joue.
Pour ne rien gâcher, le duo de scénaristes s’est montré habiles. Jusque-là, cette saison 5 de Game of Thrones semblait avant tout nous réserver une bataille à Winterfell. Entre le fait que c’était celle qui se prépare depuis plusieurs épisodes, que Jon était déjà au cœur de l’épique combat de la saison précédente dans The Watchers on the Wall et que son histoire progressait lentement, tout était fait pour détourner l’attention. La rencontre entre Jon et les wildlings à Hardome se déroule comme on pouvait l’imaginer jusqu’à l’arrivée des White Walkers et leur armée de morts-vivants.
L’épisode fait dangereusement monter la tension pour nous offrir une de ces violentes batailles à couper le souffle. Le chaos règne, les cadavres s’accumulent et les coups d’épée ne sont pas assez nombreux pour repousser les ennemis. Lorsque l’on pense que cela ne peut pas être pire, une nouvelle salve de morts-vivants arrivent pour prouver le contraire. C’est alors un gros morceau de bravoure, rappelant que la série est à la fois capable de surprendre et de délivrer des scènes impressionnantes – les deux en même temps – pour mieux nous faire retenir notre souffle jusqu’à la dernière minute.
À ce niveau de la saison, Game of Thrones capitalise pleinement sur tout ce qui a été développé jusque-là mais parvient surtout à faire grimper les enjeux en prenant quelque peu au dépourvu avec une bataille qui conclut de manière épique cet épisode.