Cette critique de Game of Thrones contient quelques spoilers. Vous voilà prévenus !
De retour à la vie, Jon Snow doit reprendre sa place en tant que Lord Commander. Daenerys arrive à Vaes Dothrak et apprend que son sort n’a pas encore été décidé. Arya poursuit son apprentissage, comme Bran. Ramsay reçoit la visite d’un homme qui a besoin de son aide et lui apporte un cadeau pour l’obtenir.
Jon Snow est de retour parmi les vivants. Pour autant, cette saison 6 de Game of Thrones a tellement d’intrigues à gérer (comme d’habitude) que cette résurrection manque presque d’envergure passé le réveil. Jon doit accepter ce qui lui est arrivé, ce qui réclame certainement plus de temps ce que le Night’s Watch est prêt à lui offrir sur le moment présent. David Benioff et D. B. Weiss optent pour quelques notes d’humour pour contrecarrer le sentiment de gêne et d’étrangeté qui ne peut qu’émerger de cette situation.
Au sein de cette saison 6, les scénaristes de Game of Thrones multiplient les retours sous une forme ou une autre des membres de la famille Stark. Oathbreaker nous offre ainsi une nouvelle vision de Bran avec un Ned Stark un peu plus âgé. Il y a bien évidemment un but à nous illustrer un passé évoqué jusque-là, à nous montrer comment se sont vraiment déroulés certains évènements, mais celui-ci est inconnu. C’est explicite, Bran ne va pas rester dans sa grotte éternellement, ce qui ne fournit pas plus d’éclaircissements sur la direction que son intrigue doit prendre.
Sur le court terme, certains protagonistes ont des objectifs à atteindre qui permettent d’être focalisé sur ce qui se passe. On reste concentré sur cette volonté de maintenir et d’étendre le pouvoir, ainsi que de tenir parole sur ce qu’on a promis. C’est le cas avec Cersei à King’s Landing et il en est de même avec Ramsay Bolton à Winterfell.
Si les conflits d’autorité et la religion aident à ne pas totalement se désintéresser des Lannister, il faut reconnaitre que l’on tourne dangereusement en rond alors que les scénaristes trouvent un nouveau moyen de rendre les enjeux à Winterfell plus accrocheur. Ce qui se passe au Nord est naturellement plus prenant, et rien n’est fait pour rééquilibrer les forces. Ramsay a perdu Sansa Stark, mais regagne un membre de la famille. Contre toute attente, Rickon a été retrouvé et heureusement qu’on nous signifie que c’est lui autrement, je ne l’aurais jamais deviné. On poursuit dans la même direction qu’avec Bran, choisissant de ne pas changer l’interprète. C’est un choix créatif compréhensible, bien que cela rend la ligne temporelle de la série parfois plus confuse.
Où que l’on se trouve, il existe un rapport de force qui doit être manipulé ou utilisé pour obtenir un résultat. Après Cersei la saison précédente, c’est au tour de Daenerys de se voir dépouiller de ses artifices de reine pour potentiellement gagner en humilité. La marche nue n’a apparemment pas vraiment poussé Cersei à revoir sa stratégie.
On peut espérer que la Mère des Dragons tire une véritable leçon de ce qu’elle doit maintenant vivre. La série a toujours mis l’emphase sur son apprentissage de reine, cela se présente donc comme une nouvelle épreuve pour qu’elle puisse en ressortir plus forte et plus juste. En attendant, Meereen est entre de bonnes mains avec Varys utilisant ses techniques pour parvenir à démasquer les Sons of the Harpy est trouver un moyen d’abattre ainsi leurs ennemis.
Loin de toutes considérations liées au pouvoir, la formation d’Arya se poursuit. Celui-ci connait une nette avancée. Ce n’est pas une mauvaise idée dans le sens où le personnage évolue séparé du reste et que rien n’a encore été déterminé quant à la direction dans laquelle la jeune Stark allait s’embrancher par la suite.
Après un second épisode qui offrait une direction précise à certains personnages, Oathbreaker plie quelque peu sous le poids des nombreuses intrigues et de la difficulté à jongler entre les multiples points de vue pour tout faire progresser en même temps. L’épisode est donc encore un nouvel enchainement de scènes qui manquent par moment de fluidité et qui peinent à laisser entrevoir ce qu’il veut vraiment accomplir. Ce n’est pas inhabituel pour la série, mais cela reste frustrant.
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