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Séries Game of Thrones : La Longue Nuit (8.03)

Game of Thrones : La Longue Nuit (8.03)

game of thrones saison 8 episode 3 - Game of Thrones : La Longue Nuit (8.03)

Sans surprise, cette critique de Game of Thrones contient de gros spoilers. Lisez à vos risques et périls !

La nuit tombe sur Winterfell avec l’armée du Night King marchant vers le château. C’est le moment tant attendu, la grande bataille promise, annoncée comme plus épique que jamais, sans compter les pertes inévitables. Alors, la question se pose : l’équipe de Game of Thrones a-t-elle su être à la hauteur ?

Oui et non, dirons-nous. Le défi posait par un évènement de cette envergure n’est pas entièrement relevé malgré un début qui nous promet une confrontation à grande échelle. L’épisode s’amorce en nous offrant des plans larges pour mieux mesurer l’ampleur de l’armée des vivants avant que celle-ci ne se fasse engouffrer par l’armée des morts.

À la réalisation, Miguel Sapochnik préfère néanmoins les plans plus serrés, pour ce qu’on supposera des raisons budgétaires. Certains choix créatifs faits pour des raisons économiques n’affaiblissent pas la bataille, à l’image de la disparition rapide des chevaux (toujours une contrainte difficile à gérer sur un tournage). D’autres sont moins percutants, à commencer par une luminosité restreinte, utilisant ainsi la nuit pour éviter de trop en montrer. Les grands perdants de l’histoire sont les dragons — avec Dany et Jon — qui donnent le jour à des confrontations en plein air manquant de lisibilité et des scènes de vols qui poussent à se demander exactement ce qu’ils font.

Heureusement, à terre, la bataille fait rage avec plus d’efficacité. Bien entendu, les scénaristes jouent avec les nerfs du téléspectateur, prêt à nous faire croire à la moindre occasion qu’un personnage va y laisser sa peau. En fait, non. Dès que Brienne est sur le point de se faire écraser par les morts, elle s’en sort. De même pour Jaime.

C’est plus aux côtés de petits bouts de femmes badass que l’on trouve les grands moments de bravoure de l’épisode. D’abord avec Lyanna Mormont, l’une des rares sacrifiées, qui va affronter un géant avec la détermination qu’on lui connait. Elle aura été à la hauteur de sa réputation jusqu’au bout. Coup dur pour les Mormont, avec également la mort de Jorah Mormont qui arrive au bout de son service auprès de Daenerys.

Du côté des Stark, c’est Arya qui brille, utilisant ses talents de tueuse pour se frayer un chemin dans le château jusqu’à une course poursuite dans la bibliothèque qui participe à faire monter la tension. Le combat d’Arya ne s’arrête pas là, à la différence de celui de Beric Dondarrion qui a servi le Lord of Light et en a donc terminé.

C’est d’ailleurs la logique même de l’épisode. Lyanna, Jorah. Beric, mais aussi Melisandre, Theon Greyjoy ou encore Eddison Tollett. Ils ont rempli leur but. Melisandre réapparait en nous annonçant qu’elle ne passera pas l’épisode, mais met au moins le feu et améliore l’éclairage général en même temps à deux reprises. Theon, auprès de Bran, arrive au terme de son arc de rédemption. Son histoire est terminée, il peut mourir en paix.

De ce fait, cet épisode de Game of Thrones ne réserve pas de grosses surprises. La bataille suit un déroulement assez figé, sans gros retournement et sans une mort suscitant un gros choc. Les personnages importants à ce stade du récit survivent tous, au contraire des nombreux soldats. L’armée de Daenerys en prend un coup, c’est certain.

Il y a un léger manque de prise de risque pour une bataille qui se devait d’être épique. Certes, avec encore trois épisodes derrière, les scénaristes nous ont rappelé que le sort de l’humanité pouvait être en jeu ici, c’est la guerre pour le trône qui compte pour la conclusion. On l’avait bien compris avec toutes ces discussions sur le possible héritier du trône, mais la bataille était néanmoins ce grand moment attendu, avec une page historique de Winterfell s’écrivant. Le Night King était un antagoniste angoissant, un prêt à tout ravager sur son passage avec son armée. Sa conclusion met ainsi un terme à l’une des plus grandes menaces de la série. Si Jon paraissait le candidat idéal pour remplir cette tâche, ce sera Arya qui l’exécutera, donnant en parallèle un sens nouveau et légitime à tout son entrainement et arrivant à sa façon au terme de son apprentissage/périple personnel.

Cet épisode de Game of Thrones délivre donc une bataille qui possède ses moments épiques, mais qui ne l’est pas d’un bout à l’autre. De même, elle n’est pas dénuée de ses instants émotionnels qui font mouche (avec Arya, Melisandre et même Tyrion/Sansa) sans pour autant maintenir une tension à couper au couteau et une pression continuelle de la première à la dernière minute. Les morts sont nombreuses, mais se tient debout la majorité des personnages familiers lorsqu’on arrive au bout.

Aussi, si le visuel de l’épisode n’est pas entièrement satisfaisant, ce n’est pas le cas de la composition musicale de Ramin Djawadi, qui avec le morceau The Night King fait plus que son petit effet et participe à créer les frissons nécessaires pour marquer la fin du personnage qui donne son titre à la chanson et nous délivrer 10 minutes d’intensité. Une belle façon de conclure cette bataille contre l’armée des morts, symbole de la nuit, avant de se tourner vers King’s Landing et Cersei Lannister, l’officielle Grande Méchante de cette ultime saison.

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