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Séries Game of Thrones : Les derniers Stark (8.04)

Game of Thrones : Les derniers Stark (8.04)

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game of thrones saison 8 episode 4 - Game of Thrones : Les derniers Stark (8.04)

Cette critique contient des spoilers sur l’épisode. Lisez à vos risques et périls !

La bataille contre l’armée du Night King a été gagnée. Et après ? Cette huitième et ultime saison de Game of Thrones a les yeux rivés vers le trône de fer. Un trône aussi inconfortable que convoité.

L’équipe créative tire dès lors un énième bilan terriblement pessimiste sur le pouvoir, nous préparant avant tout à une tragédie inévitable. Plus ou moins personne n’a ce qu’il faut pour unir Westeros, au point que Jon est présenté comme le candidat le plus stable – en tout cas le leader le plus juste, mesuré et populaire. Les discours s’enchainent d’ailleurs un peu trop pour nous vendre les vertus de Jon, cet ingrat qui n’offre même pas une caresse à Ghost lorsqu’il décide de le laisser derrière lui pour son propre bien. Le direwolf voit son maitre partir de Winterfell, avec juste un regard comme adieu.

L’attention se reporte naturellement vers King’s Landing, bien que les hommes encore vivants célèbrent avant la victoire. Pas de répit, la conquête doit reprendre aux yeux de Daenerys à laquelle Jon se doit de prouver toute sa fidélité depuis qu’il lui a révélé ses origines. La reine des Dragons est peu appréciée parmi les Stark, et les épisodes de cette saison 8 s’alignent en insistant sur les pires traits de cette dernière, en mettant en avant une femme obsédée par le pouvoir et prête à tout brûler sur son passage pour l’obtenir. Les évènements s’articulent également pour alimenter la rage et l’instabilité de Dany. Entre les échecs à répétition de Tyrion qui tente tant bien que mal d’éviter un massacre et la mort de ceux qu’elle aime qui s’accumule, Daenerys est une Reine en colère et qui est sur le point d’imploser. Elle trouve naturellement face à elle une femme impitoyable en la personne de Cersei.

Car, une fois que l’on s’éloigne de Winterfell, ce qui pouvait prendre plusieurs épisodes avant ne dure que quelques minutes à peine maintenant. Le voyage du Nord au Sud est raccourci, avec bien évidemment Sansa restant à Winterfell. Elle n’est pas la seule qu’on laisse derrière pour mieux se concentrer sur les principaux joueurs, si on peut dire. Les Free Folks, et spécifiquement Tormund, nous font ici leurs adieux, pour retourner chez eux. Ils ont combattu et mener à bien leur bataille, pour eux cela se termine ici. De même pour Sam et Gilly, avec le premier qui a mené à bien sa mission. On obtient des au revoir touchants avec Jon, des scènes qui font plus mouche qu’une célébration de victoire logique, mais qui est trop étirée.

Pour la conclusion, les scénaristes de Game of Thrones veulent par ailleurs reconnecter avec le début de la série. Arya s’éloigne de Gendry pour renouer avec Sandor Clegane, les deux ayant des affaires à résoudre à King’s Landing. À sa façon, Jaime se détourne également du bonheur qu’il a trouvé aux côtés de Brienne – l’une des rares personnes en ce monde ayant cru en lui – pour retourner auprès de sa sœur. Il est évident dans le cas de Jaime que son arc de rédemption ne peut obtenir une conclusion qu’une fois le sort de Cersei fixée. Une situation qui est mise en lumière par l’intervention de Bronn, fidèle à lui-même. De nouveau, on peut compter sur le duo formé par Jaime et Brienne pour apporter une dimension émotionnelle à l’ensemble. En terme relationnel, ils sont définitivement le cœur de cet épisode, à l’opposé de l’histoire terriblement fade de Jon et Daenerys, une relation qui n’existe pleinement que parce qu’il en a été décidé ainsi. Une qui est noyée par les ambitions et les illusions des deux concernées.

Heureusement que Tyrion et Varys sont là pour mettre cette dernière en perspective, à commencer par les liens familiaux, que personne ne pointe du doigt autrement. Cet épisode de Game of Thrones permet d’ailleurs de rappeler les idéaux de Varys, un conseiller de Daenerys qui a œuvré en sa faveur, mais qui a toujours eu à cœur de représenter les oubliés de cette histoire, ce peuple qui ne cherche qu’à vivre et se nourrir et qui paie le prix des décisions de celui qui se trouve sur le trône.

Cet épisode 4 de cette saison 8 de Game of Thrones commence alors par faire un dernier adieu à ceux qui sont tombés pour mieux célébrer la victoire et se tourner vers l’ultime enjeu de la série.  Les pions sont replacés pour nous conduire à la confrontation avec Cersei, reine aussi magistrale qu’egomaniaque dont les ambitions sont à la hauteur de la violence d’Euron Greyjoy – le parfait outil scénaristique/pantin de Cersei.

C’est définitivement à King’s Landing que le virage narratif se prend et que l’on sent ce petit frisson d’approche de fin de série, celui qui permet à Euron de réussir son coup ou à Cersei de taper fort. Il est un peu regrettable que ce qui a précédé a tiré en longueur, malgré une mise en avant souvent efficace des dynamiques entre les personnages. Cependant, il y avait moyen d’en faire autant en moins de temps et ainsi de tourner vers King’s Landing de façon moins abrupte.

Dans tous les cas, tout se met en place pour une confrontation inévitable avec les scénaristes de Game of Thrones nous rappelant les grandes thématiques de la série, sur la corruption du pouvoir, son cycle de violence et finalement les multiples échecs de la gouvernance. Nous sommes maintenant à la bataille pour le trône de fer.

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