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Séries Game of Thrones : Une chanson de glace et de feu (8.06 – fin de série)

Game of Thrones : Une chanson de glace et de feu (8.06 – fin de série)

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game of thrones saison 8 episode 6 - Game of Thrones : Une chanson de glace et de feu (8.06 – fin de série)

Sans surprise, cette critique de Game of Thrones contient de gros spoilers. Lisez à vos risques et périls !

Une fin de série ne pourra jamais satisfaire tout le monde. Pour ne rien arranger, l’équipe créative de Game of Thrones partait avec un handicap de taille, soit une saison expéditive pouvant difficilement mener à une conclusion fluide.

Dès lors, on ne peut s’étonner de la rapidité à laquelle le destin de Daenerys est réglé, même s’il y a beaucoup de discussions pour arriver au moment-clé. La Mère des dragons a une présence néanmoins limitée, signifiant son but avant de rencontrer une mort inévitable. La fin de Dany n’a pas l’impact souhaité, à cause du manque de temps. Reste Drogon qui, plus que Jon, donne réellement à la mort de Daenerys une dimension émotionnelle.

Malgré le fait que ce final de Game of Thrones a bien des choses à réaliser, le temps imparti est parfois occupé par des plans trop longs de personnages marchant d’un endroit à un autre. L’ensemble évolue pour nous ramener à la grande thématique de la série, pour réitérer une dernière fois son constat sur le pouvoir, avec Tyrion enchainant les discours tandis que les évènements ne cessent de faire écho à ceux du passé.

L’histoire est cyclique dans Game of Thrones, si ce n’est que ce dernier épisode avait pour but de briser la roue – ce que voulait accomplir Dany et ce qu’elle fait en rencontrant un destin tragique et non en participant de son vivant à la construction d’un monde meilleur. Si on peut d’ailleurs reprocher aux scénaristes d’avoir pris de nombreux raccourcis dans de cette saison 8, on peut au moins souligner qu’ils prennent le temps ici d’expliciter les choix de Dany autant que possible. On en revient éternellement au pouvoir qui corrompt ceux qui le veulent le plus, ces derniers convaincus qu’ils ont raison et imposant ainsi leurs choix aux autres.

Westeros ne devient pas une démocratie pour autant (cela aurait été ridicule), mais la destruction du trône de fer marque bel et bien la fin d’une ère pour ce royaume. On ne transforme pas le monde d’un seul coup, mais en s’éloignant du schéma en place pour adopter une autre approche. La désignation de Bran par les Lords est à la fois dans la continuité – soit l’élite qui choisit – mais en embrassant également le changement – avec un roi qui n’hérite pas d’un trône

. Il est alors regrettable que l’on en arrive là, alors que Bran, comme tout le reste, fut si peu développé au cours de cette saison 8 et qu’on soit définitivement resté à la surface de ce qu’être la Corneille à trois yeux implique pleinement. Au final, comme Tyrion nous le dit, Bran est le bon choix, car rien n’est plus puissant qu’une bonne histoire – et celle de Bran l’est. Pour les autres personnages, une nouvelle page de la leur doit maintenant s’écrire.

Tyrion, justement, se voit offrir un nouveau départ en étant inexistant des archives. La Main du Roi peut dès lors écrire un nouveau chapitre, tirant des leçons de l’histoire qu’il vient de vivre et des erreurs qu’il a commises. Brienne met un point final à celle de Jaime. Grey Worm tient sa promesse à Missandei. Sam, Bronn, Davos et Brienne possèdent une place autour de la table pour aider à construire un monde meilleur.

Avec une pointe douce-amère — surtout pour Jon –, on fait nos adieux aux principaux Stark (en dehors de Bran). Chacun obtient une conclusion à l’image de l’aventure qu’il aura vécu, en accord avec son évolution et les périples qui l’aura façonné et conduit dans cette direction. Sansa termine là où on savait qu’elle terminerait, à Winterfell, tandis qu’Arya se lance dans un voyage, vers l’inconnu, qui avait été évoqué par le passé. Et Jon suit le destin qui fut refusé à Ned lorsque Joffrey décida d’aller contre l’avis de sa mère, et retrouve Ghost et Tormund.

C’est sans trop de surprise, après les récents épisodes, que Game of Thrones ne se conclut pas sur un épisode enivrant.  Les éléments ne s’imbriquent pas avec le naturel espéré, mais ne sont pas non plus trop forcés, même si on peut regretter que cela devienne par moment un simple enchainement de scènes. La plume par le passé si aiguisé qui donnait le jour à des dialogues acérés ne l’est plus autant pour ce final. Si des cendres de King’s Landing émerge une conclusion sans trop d’effets de styles ou de visuels, une touche douce-amère se mélange avec légère note d’optimisme alors que l’on dit adieux à la série où reconstruction et nouvelles histoires pour les survivants peut maintenant s’écrire…