Jon Snow est introduit à Mance Rayder, le leader des Wildlings, tandis que Sam retrouve ses frères du Night’s Watch. Tyrion demande la reconnaissance qui lui est due pour son rôle dans la défense de King’s Landing. Daenerys est en route pour Astapor afin d’acquérir une armée.
Entre deux saisons de Game of Thrones, il ne se passe rien. L’histoire est en continue est chaque reprise est surtout l’opportunité de faire le point sur la situation avant de s’embarquer dans la suite de cette longue et périlleuse aventure.
Nous avions tout de même laissé quelques personnages dans des positions délicates. Tout particulièrement Jon Snow qui a été obligé de tuer son supérieur pour gagner la confiance des Wildlings, mais il faut à présent convaincre leur leader, Mance Rayder, de sa bonne volonté.
Comme c’était déjà le cas durant la seconde saison, Jon Snow a l’envergure d’un protagoniste majeur, mais il est traité – au mieux – comme un secondaire. Il a le droit à ses quelques minutes en début d’épisode avant d’être oublié. Il n’est pas le seul à n’obtenir qu’occasionnellement un peu d’attention, mais c’est toujours plus regrettable dans son cas, car son intrigue a une réelle ambition et le potentiel pour devenir épique. On peut clairement se demander si Jon gagnera à un moment ou un autre l’opportunité de briller comme il le mérite. Cette reprise ne va pas dans ce sens, conservant le rythme précédemment établi et ne laissant pas entrevoir de changement.
Dans ce registre, Daenerys a toujours eu plus de chance. Les conditions de tournages étant plus agréables de son côté, il est possible que cela aide d’une certaine manière. Quoi qu’il en soit, le budget des effets spéciaux est un peu plus conséquent pour cette partie afin de nous délivrer des dragons très réussis. Dommage qu’ils ne restent qu’un gimmick. Au moins, la khaleesi tire le maximum du temps qui lui est offert pour poursuivre sa route, prenant tout juste une minute pour regarder en arrière et faire le point. Dany et Mormont passent aux choses sérieuses.
Ils sont un peu les seuls dans ce sens et ce n’est pas forcément le résultat fâcheux d’un season premiere consacré à faire de l’exposition. Ce sont aussi les conséquences de l’évolution de l’intrigue pour certains protagonistes. Dans le genre, Tyrion est la première et la plus grande des victimes, puisque son aventure a été sciemment coupée dans son élan et il n’a plus vraiment grand-chose à faire. Cette saison s’annonce comme étant orientée vers sa reconquête du pouvoir. C’est un peu vague, mais peu importe ce que fait Peter Dinklage, il y a toujours quelque chose d’enthousiasmant à le voir incarner Tyrion. Il peut simplement insulter son valet et le dernier des Lannister illuminera l’épisode.
Pour ce qui en est du reste de sa famille, des Baratheon et autres Tyrrell qui occupent le pouvoir à présent, il faut bien admettre que sans Tyrion pour animer un peu leurs scènes avec ses remarques cinglantes, ils apparaissent tous un peu fades.
Au moins, c’est un changement pour eux, puisque pour le brave Robb Stark, c’est un état de fait depuis le début du show, et cela ne semble pas près de changer. En une scène anecdotique, Sansa ajoute plus de saveur que lui, alors qu’il se trouve dans une situation à la tension dramatique importante.
De toute façon, du côté des enfants Stark, Arya est la plus intéressante depuis le commencement et elle est ici absente. Fait étrange, car le titre de l’épisode fait surtout écho à son histoire, mais l’équipe créative de la série a toujours aimé prendre des éléments du livre et les utiliser hors de leur contexte pour jouer avec les attentes des lecteurs devenus spectateurs. À ce stade, ce n’est plus vraiment aussi frustrant que ce le fut l’an passé.
Valar Dohaeris ou Chaque Homme doit servir (en français) est donc un season premiere convenable qui ne rend pas justice à tous les personnages. Pas de surprise dans ce sens, c’est un problème présent depuis le début, dans les livres c’est également la même chose. En tout cas, Game of Thrones reprend tranquillement sa route et devrait maintenir son cap sans trop de difficulté. L’ensemble est assez bien rodé à présent et délivre toujours ce qui est au minimum attendu – mais jamais assez de Tyrion.
N.D.R : A partir de la semaine prochaine, Carole s’occupera des critiques de la série. Aujourd’hui, elle était trop occupée par The Walking Dead.