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Séries Glee Glee : la rengaine du vide (saison 4)

Glee : la rengaine du vide (saison 4)

Glee saison 4x19 - Glee : la rengaine du vide (saison 4)

McKinley High est en effervescence : le Glee Club a perdu la moitié de son effectif, les diplômés s’envolent à travers les États-Unis et Will Schuster doit recruter. À New York, Rachel tente de vivre son rêve tandis que Santana, Kurt et Finn ont du mal à réaliser le leur.

Le changement, c’est maintenant pour le Glee Club. Amorcé à la fin de la saison dernière, il se traduit en cette saison 4 de Glee par les départs de nombreuses figures emblématiques du lycée –  Rachel, Kurt, Finn, Santana, Mercedes, Quinn et Mike. Chacun doit désormais trouver sa voie ailleurs qu’à Lima et cela ne se fera pas sans mal. Si Rachel, Mercedes ou Quinn (pour ses passages anecdotiques)  n’ont pas réellement de problèmes à ce niveau, il n’en sera pas de même pour leurs comparses.

Finn se cherchera toute la saison sans que cela apporte une satisfaction totale, son désir d’être professeur se reposant sur sa volonté de suivre les pas de Will, la seule figure masculine qui l’inspire. Kurt trouvera rapidement une nouvelle place en dehors du lycée mais cela ne se fera pas sans difficulté d’adaptation même s’il reste intéressant à suivre. Il s’offre même LA référence en matière de New-Yorkais : Sarah Jessica Parker (Sex & The City). Avec Santana, il y a moins un sentiment de finalité mais son arrivée dans la Grosse Pomme donne une dynamique sympathique à suivre, ses envolées lyriques apportant toujours un plus indéniable.

De l’autre côté, McKinley est en roue libre suite aux multiples départs de ses élèves. La faute à un casting sans saveur qui peine à supplanter ceux qu’ils précèdent. Ils enchaînent les clichés et les resucées des dynamiques d’antan, entraînant un systématisme irritant dans le développement des intrigues. Marley, jolie outsider, tombe amoureuse de l’étalon de l’école, Jake. En somme, un reboot de Rachel et Finn. Même l’entrée du sympathique, mais un peu terne Ryder ne changera rien à ce calque des premières années.

Rien ne sera fait non plus pour pallier à un manque évident d’originalité dans les interprétations musicales, exception faite de quelques morceaux ingénieux et agréables à l’image de « We Will Rock You ».

Le problème majeur de cette saison provient de ce dédoublement des intrigues entre deux pôles géographiques, bouleversant profondément la structure de la série. Ces deux centres d’histoires interagiront quelques fois sans donner des résultats probants, provoquant un déséquilibre dans le traitement des personnages et storylines. McKinley High hérite malheureusement du médiocre avec une constance remarquable.

La série perd la force de son propos, marquant toujours à côté lorsqu’il faut être percutant – la plus grosse déception étant Shooting Star. Il fut un temps, Glee, c’était du second degré bien senti, un ton satirique plutôt subtil et des saillies et logorrhées verbales comme seules Sue et Santana savent nous donner ; mais cela semble s’être perdu en cours de route. Même lorsqu’une guest prestigieuse (comme Kate Hudson) joue sur ce registre, l’impact est moindre car nageant dans la mièvrerie.

Glee ne se renouvelle pas et c’est bien le problème. Alors que le départ des anciens offrait à leurs ombres enfin la possibilité de briller, il n’en sera rien, à l’image de Tina. À l’exception de Blaine et Brittany, atouts relevant souvent le niveau, les autres peineront à exister. À trop vouloir imposer les nouveaux personnages introduits, les scénaristes en ont oublié la base, le capital qu’ils avaient. Le final ne changera strictement rien, si ce n’est à offrir une conclusion satisfaisante, mais expédiée à un personnage, un mariage totalement raté et une compétition noyée dans l’incohérence qu’aura été cette saison.

Cette quatrième saison de Glee se révèle réellement médiocre dans son ensemble. Avec la division du casting, des histoires et du temps d’antenne, elle ne parvient pas à maintenir le niveau, si tant est qu’il y en eût un. En règle générale, New York sera bien plus intéressante à suivre, nous donnant des perspectives d’évolution et un dépaysement agréable. La fin de saison ne parviendra pas à relever le tout, frustrant le spectateur avec un manque d’enjeu pour la suite et des intrigues bâclées.