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Glee, saison 6 : horripilants adieux

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glee saison 6 bilan - Glee, saison 6 : horripilants adieux

Nous voilà arrivés au terme de la sixième et ultime saison et Glee ferme définitivement – on l’espère – les portes de McKinley High. Même si elle laisse dans le deuil les quelques irréductibles défenseurs qui lui restaient, on est en droit de se demander si ce dernier baroud d’honneur était foncièrement nécessaire.

On avait laissé les personnages principaux à New York, tous prêts à embrasser une carrière qui leur tendait les bras. Mais, dès le départ, les scénaristes font marche arrière et ils renvoient tout le monde à Lima, chacun occupant un poste en rapport avec le Glee club. Le retour aux sources est de mise et cela ne se fait pas en finesse. Bien qu’il s’agisse de se recentrer sur les personnages et leurs motivations, les facilités n’ont pas fini de parasiter l’ensemble.

Si Rachel et Kurt reprennent les New Directions — avec une motivation étonnamment creuse —, c’est surtout pour interroger tout au long de ces treize épisodes sur les perspectives d’avenir de la première. Avec comme leitmotiv que tout le monde apprend de ses erreurs et qu’une deuxième chance est possible, Rachel tente de se reconstruire et de trouver un nouvel objectif. Le but est louable, seulement le chemin parcouru pour qu’elle puisse retrouver la vie qu’elle rêvait est particulièrement pénible et anecdotique. Pourquoi lui donner l’envie d’un retour aux sources si c’est pour lui faire réaliser au bout de six épisodes que sa place est toujours à New York ?

Cela s’applique également au couple Kurt/Blaine. Leur séparation évoquée par quelques flashbacks maladroits relève de la pirouette scénaristique plaçant des obstacles artificiels à une relation qui en avait déjà son quota. Toute la première partie de saison servira alors à leurs retrouvailles sans véritablement apporter un constat de ce qui ne fonctionnait pas auparavant.

Fort heureusement, cette réunion amoureuse sera chapeautée par Sue dans The Hurt Locker (6.04 & 05). Cet épisode en deux parties permet à la série de regagner momentanément toute la force (auto)parodique et cynique qu’elle pouvait avoir dans le temps, à travers un de ses personnages les plus emblématiques. Par ailleurs, Sue est bien celle qui sort grandie de cette saison, avec des intrigues qui la mettent en scène sans la dénaturer totalement. Chacune de ses scènes apporte une bouffée d’air frais dans un méli-mélo étouffant et décevant.

Quant au reste, cela va de l’inutile à l’anecdotique. Inutile d’introduire de nouveaux lycéens qui n’auront pas le temps de s’imposer pour devenir de véritables personnages avec quelque chose à dire. Inutile de s’attarder sur des étapes du Glee Club si c’est pour constamment faire un parallèle malheureux avec les anciens membres. Anecdotique d’organiser un (double) mariage où Santana et Brittany ne prennent pas totalement la place. Anecdotique de faire revenir des figures emblématiques du show si c’est pour les rattacher encore et toujours aux intrigues principales sans les étoffer ou leur donner vraiment quelque chose à faire.

Si cette saison brille, c’est par l’absence de véritables développements, d’une réelle maitrise narrative et d’un final marquant. Mercedes, Artie, Britanny, Santana et surtout Quinn et Puck font ce qui s’apparente au caméo, diminuant la portée qu’ils avaient dans les saisons précédentes et auraient pu avoir dans cette dernière saison recentrée. Et c’est dommage.

Cette sixième saison se place donc sous le signe de la médiocrité et du manque d’engagement de la part de l’équipe scénaristique. Certains numéros musicaux font toujours sourire, mais aucun poids n’est donné au message martelé de la deuxième chance qui s’essouffle vite dans une redite de dynamiques et développements. Glee s’en va comme elle a vécu ces trois dernières années, avec un sentiment général de gâchis et une nostalgie de ce qui avait fait son âme et son succès à ses débuts : des personnages bien écrits, un humour atypique et une bonne humeur communicative. Farewell Glee, I won’t miss you.