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Séries Good Girls Saison 1 : Criminelles malgré elles (sur M6)

Good Girls Saison 1 : Criminelles malgré elles (sur M6)

Good girls saison 1 promo - Good Girls Saison 1 : Criminelles malgré elles (sur M6)

Se lancer dans la criminalité à la télévision de nos jours implique des comparaisons inévitables. C’est ainsi que Good Girls, création de Jenna Bans (Scandal, Grey’s Anatomy) pour NBC, fut présentée comme une sorte de version féminine de Breaking Bad.

Bien entendu, marcher dans les pas de Walter White n’est pas aisé, encore moins sur un network. Cela tombe bien, car les femmes de Good Girls sont bien plus proches de Nancy Botwin de Weeds qu’elles ne le sont du génie de l’homme qui se fit appeler Heisenberg.

Good Girls nous relate donc l’histoire de trois femmes et amies — deux d’entre elles étant sœurs — dans la banlieue de Detroit qui rencontrent des difficultés à joindre les deux bouts. La situation de chacune est à la fois unique et ordinaire. Nous avons Beth (Christina Hendricks), mère de 4 enfants qui découvre l’infidélité de son conjoint et l’état catastrophique des finances du foyer. Annie (Mae Whitman) est une caissière divorcée qui doit faire face à son ex qui veut la garde exclusive de leur fille adolescente. Ruby (Retta) est une serveuse qui ne cesse de multiplier les heures de boulot avec son mari dans le but de payer les factures médicales pour leur fille gravement malade.

Ce que vivent les trois femmes de Good Girls résonne aisément. Elles font tout ce qu’elles peuvent pour s’en sortir, mais elles sont prisonnières de leur situation, d’un système duquel il est quasi-impossible de ressortir vainqueur en respectant les règles. C’est ainsi que, suite à une blague d’Annie, et poussées à bout, elles vont décider de braquer la supérette où travaille l’une d’entre elles.

Ce qui ne devait être qu’un braquage sans suite les entraine dans une vague criminelle de laquelle elles vont avoir bien des difficultés à sortir. Entre alors en collision leurs vies bien rangées et ordinaires de mères au foyer avec leurs activités illégales faites de kidnapping, blanchiment d’argent, transport de marchandises et plus encore.

Pour le trio de Good Girls, ce braquage est à la fois une bénédiction et une malédiction. Il est en tout cas l’élément déclencheur qui va les pousser hors de leur zone de confort et tester leurs limites. Jusqu’où sont-elles prêtes à aller pour assurer leur avenir et leur sécurité, pour soutenir leur famille ou s’émanciper ?

Les épisodes de Good Girls s’articulent avant tout autour d’un problème que Beth, Annie et Ruby vont devoir surmonter ensemble. La série embrasse les défauts de ses héroïnes, leur personnalité haute en couleurs qui se complètent et les aident à traverser les épreuves qui se trouvent sur leur route. Elle développe également intelligemment une palette de personnages autour du trio principal qui enrichit leur univers, entre maris, enfants et collègues bien ou mal intentionnés.

Good Girls s’affirme par une tonalité légère, son mélange entre comédie et drame qui assure de donner un relief étrangement humoristique à des situations souvent risquées. Si cela pourrait diminuer l’impact dramatique d’un évènement, le phénomène est amoindri par le fait qu’il est évident que certaines directions ne peuvent être empruntées pour les trois femmes à ce stade du récit.

Reste que le plus difficile pour Good Girls est de donner corps au danger réel de cet univers criminel sans être pour autant visuel. Il est important de maintenir l’idée d’un bout à l’autre que Rio — le gangster qui les gère — est capable d’envoyer quelqu’un les tuer ou simplement le faire lui-même au même titre qu’il y a nécessité de garder à l’esprit qu’elles pourraient se faire prendre même lorsque l’on sait que cela ne va pas se produire.

Pour y parvenir, la série tend à user des mêmes ressorts au point de leur faire perdre de leur impact. Découvrir quel nouveau problème va tomber sur notre trio principal devient alors l’un des moteurs de cette première saison. Le calme s’installe rarement bien longtemps, et Rio aime bien surgir n’importe quand pour leur rappeler leur véritable place dans son business.

La répétition pourrait être gênante, mais en 10 épisodes, il n’y a pas le temps de se lasser et la variété des activités de Beth, Ruby et Annie injecte de la fraicheur. Rio ne les utilise pas toujours pour la même chose et elles sont suffisamment intelligentes pour ne pas reproduire constamment le même schéma. À cela vient s’ajouter le fait que leur situation personnelle évolue, évitant ainsi de donner le jour à un sentiment de stagnation.

Au final, cette première saison de Good Girls séduit grâce à son mélange entre criminalités et ses portraits féminins diversifiés qui proposent de nous parler de reprise de contrôle et d’affirmation de soi. Si la légèreté se met parfois sur la route d’une véritable montée de la tension, elle assure néanmoins d’un bout à l’autre que les épisodes s’enchainent aisément et que l’on veuille vite découvrir ce que Beth, Ruby et Annie vont faire ensuite. C’est donc avec plaisir que l’on retrouvera ce trio féminin dans une saison 2 (déjà diffusée et disponible sur Netflix) et une saison 3 (en cours de diffusion aux États-Unis).


Disponible sur Netflix, M6 diffuse la saison 1 de Good Girls à partir de ce jeudi 26 mars à 23h00, avec deux épisodes.