Pour échapper à des assassins qui sont à leurs trousses, Selina et Bruce fuient le manoir Wayne pour se cacher dans Gotham. Gordon recherche Lovecraft alors que Bullock et Alfred travaillent ensemble pour retrouver les deux enfants.
Gotham arrive à sa mi-saison avec un épisode qui met en danger Selina Kyle et Bruce Wayne. S’il est évident dès le départ que les deux jeunes gens ne craignent pas grand-chose – en terme narratif –, leur situation est utilisée pour faire monter la pression.
Cela sert avant tout Alfred Pennyworth qui a déjà illustré ses talents de combattants et qui a de nouveau la possibilité de montrer ses compétences. La détermination du personnage fait avancer le récit, autant que son association avec Harvey Bullock se révèle divertissante. Aux côtés d’Alfred, il n’est pas bien difficile de se sentir investi dans ce qui se passe, et ce dernier apporte sans conteste un poids émotionnel aux évènements. Cette situation permet de faire monter les enjeux et de donner à sa relation avec Bruce une dimension qui était palpable auparavant, mais qui prend définitivement du relief.
Bullock : You’re pretty handy for a valet.
Alfred : Butler, mate. I’m the butler.
Si Alfred est au cœur des meilleures scènes de l’épisode, Bruce Wayne s’en sort aussi bien, mais pas forcément grâce à Selina. Après avoir introduit Cat à l’univers de Bruce, c’est maintenant cette dernière qui emmène son ami dans le sien – les rues de Gotham. Le problème est qu’elle n’est pas autant au contrôle que cela et que leurs déplacements nous entrainent dans un monde urbain aussi codifié que cliché. La rencontre avec la jeune Ivy était aussi dispensable, si ce n’est pour nous rappeler l’existence du personnage.
Lovecraft s’articule alors autour d’une course contre la montre, où il faut retrouver Bruce et Selina avant que des assassins ne les éliminent. Pour Gordon, il y a une perte de contrôle de la situation – provoqué par Dent – qui le met en danger d’une façon différente, mais qui s’inscrit dans le déroulement de l’épisode. Là où Bruce et Selina doivent se cacher, Gordon affiche de nouveau ses convictions qui le mènent à sa perte. Pour autant, la chute inévitable de Jim n’est pas tant que cela déstabilisante, avant tout car le personnage aura passé plus de temps à se faire des ennemis que des alliés depuis le début de la série. Sa collaboration avec Harvey Dent a vu le jour dans le précédent épisode pour poser de façon très expéditive les éléments scénaristiques nécessaires pour celui-ci. La relation entre les deux hommes est au mieux superficielle, à la différence de celle, par exemple, entre Gordon et le maire – qui repose clairement sur de l’animosité qui a l’opportunité de pleinement s’exprimer à la fin.
Lovecraft, le personnage, est alors un joueur mineur là pour créer une connexion avec le meurtre des Wayne, avec la conspiration (déjà été évoqué dans Spirit of The Goat – 1.06). Les scénaristes ont donc une idée derrière la tête, il est difficile de passer à côté, mais reste à savoir combien d’épisodes il faudra à celle-ci pour prendre forme. Au mieux, on peut se questionner sur quel élément de l’univers de Batman sert d’inspiration – La Cour des Hiboux étant ce qui vient le plus à l’esprit à ce stade. En attendant que cela prenne corps, les conflits mafieux sont les enjeux les plus tangibles, toujours avec Cobblepot qui s’impose définitivement comme un maitre dans la manipulation.
Gotham boucle donc sa première partie de saison avec un épisode qui doit beaucoup à Alfred et à son interprète Sean Pertwee. Ce dernier permet de créer une implication plus émotionnelle dans une situation dangereuse qui met en avant sa relation avec Bruce qui n’en ressort que plus forte. Il est cependant dommage que pour un show plus orienté sur Jim Gordon, celui-ci peine à avoir des opportunités de s’illustrer dans LoveCraft. La fin a au moins le mérite d’entrainer le personnage dans une nouvelle direction pour la suite…