L’équipe de Shonda Rhimes est du genre sadique. Rien n’est épargné aux personnages de Grey’s Anatomy qui, il faut le reconnaitre, sont une véritable source d’inspiration pour apprendre à surmonter les pires épreuves de l’existence. La guérison est – comme il se doit – le plus souvent très lente, mais ils se relèvent.
C’est ainsi que Grey’s Anatomy fait son retour en cette année 2016 avec un épisode qui n’a pas pour vocation de rebondir sur les cliffhangers du fall finale. Non, The Sound of Silence tourne les projecteurs vers Meredith lorsque la chirurgienne est victime d’une agression à l’hôpital.
Oui, vous avez bien lu. Comme si Meredith Grey n’en avait pas assez bavé, c’est sur elle que cela tombe. Une attaque de nature imprévisible où le responsable n’était même pas au contrôle de ses actions.
En gros, l’équipe de Grey’s Anatomy a décidément de marquer le coup pour cette reprise, avec pour l’occasion Denzel Washington derrière la caméra. Sur un plan technique, le réalisateur conserve le style de la série en utilisant les procédés nécessaires pour créer l’immersion. Ce n’est pas forcément original, mais c’est majoritairement effectif, avec une volonté de se montrer plus intimiste.
The Sound of Silence cherche surtout à retranscrire la vision de Meredith. On ne fera pas le listing de ces blessures qui vont la bloquer sur un lit d’hôpital pendant plusieurs semaines, sans pouvoir entendre quoi que ce soit pendant une grande partie, ni parler à cause de sa mâchoire cassée.
Pas de musique pop trop forte et des lèvres qui bouchent sans qu’un son en sorte. Voilà ce qui fait la différence. Grey’s Anatomy aime embrasser le chaos qui accompagne le plus souvent la violence d’un accident. D’ailleurs, au début, l’épisode met l’emphase sur le brouhaha général.
Suivant l’évolution naturelle qu’a connue la série qui a pris pour habitude de placer Meredith au centre d’un véritable tourbillon émotionnel, The Sound of Silence se veut plus personnel. La scénariste Stacy McKee déroule un épisode qui place le drama des autres personnages en arrière-plan, ; leur évolution nous permet d’avoir une meilleure prise sur le temps tout en montrant à quel point la vision de ce qui nous entoure est modifiée lorsque l’on se retrouve bloqué dans un lieu, sans pouvoir parler. Meredith est alors aux prises avec ses émotions et voit bien plus clairement celle des autres. Il parait vain de le signifier tellement c’est une évidence, mais Elle Pompeo continuer de briller au sein de cette saison 12 qui lui offre un matériel très riche.
Cet épisode de Grey’s Anatomy mise brillamment sur la relation de Meredith avec Alex, fait évoluer la crise avec Amelia et offre à Stephanie ou Blake l’opportunité de montrer qu’elles en ont dans le ventre. Tout cela alors que Meredith ne peut pas faire grand-chose.
The Sound of Silence est donc sans détour au sujet de la cicatrisation. Meredith est mise dans un lit d’hôpital par l’équipe créative de la série, comme une sorte de métaphore sur le fait que, malgré les apparences, elle est (naturellement) à l’intérieur d’elle toujours en mille morceaux suite à la mort de Derek et tout ce qui en a découlé. Il est donc autant question de guérison physique que psychologique. Avec l’accent porté sur la notion de pardon, non pas pour les autres, mais pour soi-même. L’épisode se montre dès lors particulièrement touchant, que ce soit avec Richard ou l’homme responsable de qui est arrivé.
S’il avait été annoncé que cette saison 12 de Grey’s Anatomy devait être plus légère, la série ne peut combattre sa propre nature et à plus d’une reprise, est revenue spontanément à ce qui la définit le mieux. The Sound of Silence en est une belle illustration. Ce qui arrive à Meredith est difficile, mais de nouveau, l’épreuve est dépeinte avec honnêteté et sensibilité, ne plongeant pas gratuitement dans les excès dramatiques pour délivrer du drame de qualité.
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