Assumer les conséquences de ses actions n’est pas une problématique nouvelle dans Grey’s Anatomy. De même que le fait que l’on peut replonger dans ses vieux démons – la violence dans le cas d’Alex – en un claquement de doigts.
Le problème que soulève Catastrophe and The Cure – second épisode de cette saison 13 – se situe autant sur le plan des personnages que narratif. Pour Karev, il s’agit de trouver comment gérer et surmonter ce qu’il a lui-même créé. Le chirurgien assume ses responsabilités, comme la fin du premier épisode nous l’explicitait, mais une part de lui est renvoyé à un passé qu’il s’est avant tout contenté de fuir ou d’ignorer.
Explorer ce sujet avec Alex est un choix judicieux, de par l’attachement que l’on possède envers le personnage. Ce qu’il a fait est mal, mais comme Meredith, nous sommes plus là pour le soutenir que pour le juger. Le fait qu’il se sente coupable aide bien évidemment à conserver cette position.
Pour autant, l’équipe créative de Grey’s Anatomy tourne quelque peu autour du pot au sein de cet épisode. S’il s’agit d’un évènement qui a pour but d’aider Alex à se redéfinir en tant que personne, les points de vue de Jo et DeLuca sont aussi vitaux. Les deux mériteraient plus de temps pour apporter une ambivalence plus forte à l’histoire.
La colère de DeLuca est palpable, mais elle ne sert qu’à empirer la situation plus qu’à explorer ce qu’il traverse vraiment – alors même que sa familiarité avec son agresseur doit créer des tourments méritant d’être mis en avant.
Jo est de son côté coincée entre ses mensonges et non-dits, rendant difficile de saisir exactement ce que l’équipe créative compte dire à travers elle – ou tout simplement faire d’elle. Ayant été elle-même victime de violences, Jo a par ailleurs déjà gravement blessé un collègue (en saison 9) pour se défendre. À ce stade, on peut surtout en conclure qu’elle est émotionnellement perdue, ce qui est logique, mais mal exécuté.
Catastrophe and The Cure se repose de toute façon judicieusement sur la relation entre Alex et Meredith, mettant en avant leur amitié et le soutien qu’ils se fournissent l’un à l’autre. Cela ne détourne pas pleinement l’attention du fait qu’il faut tout l’épisode à Bailey pour modifier la place de Karev dans l’hôpital – alors que DeLuca est de retour au travail. L’incident ayant des répercussions sur l’environnement professionnel, une suspension temporaire le temps que l’affaire soit résolue n’aurait pas vraiment surpris même si cela aurait sans doute posé un défi narratif particulier.
Au milieu de tout cela, le béguin de Maggie pour Riggs dessert terriblement la chirurgienne qui ne semble plus que vivre pour ce sujet. Ce n’est pas un secret qu’elle possède des défaillances émotionnelles, et cela n’est pas inintéressant de l’aborder. Le faire avec Riggs est-il inspiré ? Difficile à dire si la voir être dans le déni va vraiment apporter quelque chose autre que pour nous mener à un conflit avec Meredith lorsque la vérité se saura.
Au moins, les scénaristes de Grey’s Anatomy cherchent à se confronter à l’état de la relation entre Jackson et April. La séparation du couple pose des challenges intéressants pour peu qu’il ne s’agisse pas au final de trouver un moyen de les réunir.
Quoi qu’il arrive, ce début de saison 13 de Grey’s Anatomy s’amorce comme celui de Justin Chambers qui retranscrit à merveille les craintes de son personnage. Alex va avoir de nombreux obstacles à surmonter dans les épisodes à venir qui ne s’annoncent donc pas de tout repos.