Un 300e épisode est une occasion à célébrer autant qu’à se remémorer. Et, sous la houlette de Krista Vernoff, c’est ce que Grey’s Anatomy fait en évitant l’emploi de vieilles images.
C’est le jour J pour Meredith, le Harper Avery Award va être remis. Si elle comptait prendre l’avion, elle s’en détournera à la première opportunité de soigner de jeunes amis qui font remonter de vieux souvenirs à la surface. Les patients sont un écho de Cristina, George et Izzie.
La série choisit ainsi de passer le cap du 300e épisode en ramenant à la surface l’équipe des débuts. L’originalité réside dans le fait d’utiliser leurs souvenirs plutôt que de vraiment nous replonger dans le passé. L’exercice a le mérite d’être intéressant, même si on peut regretter au fond qu’il soit un peu trop forcé et que les patients en question soient loin d’être à la hauteur du challenge.
Reste qu’entendre parler de George, Cristina et Izzie a de quoi rendre nostalgique. Cela ne s’arrête pas là, car morts et absents s’invitent au sein de ce 300e épisode dans le but de tirer sur la corde émotionnelle. Un choix logique pour l’équipe de Grey’s Anatomy qui déçoit qu’à de très rares occasions lorsqu’elle se prête à un tel exercice.
Si déception il doit y avoir, cela se situerait peut-être dans le fait que certains personnages ont juste leurs noms cités, voir pas du tout, si on veut chipoter. Surtout, tout ce qui ne concerne finalement pas nos membres réguliers établis parait presque de trop. À savoir, la relation entre DeLuca et l’interne qui a le mérite de fournir du matériel au premier – on se fiche totalement de la seconde –, mais qui aurait bien pu se trouver dans l’épisode suivant pour laisser la place à plus de réminiscences ou clins d’œil.
L’épisode se frotte aussi à la dernière décision professionnelle de Ben, avec Miranda pointant du doigt le problème d’engagement que son mari connait dans son travail. Ce qu’il est difficile de contredire et qui se doit d’être naturellement confronté. Cette histoire a le mérite de jouer avec le passé, vu que l’on a suivi l’évolution professionnelle de Ben.
Sans surprise également, ce 300e de Grey’s Anatomy revisite quelques classiques de sa soundtrack pour évoquer le passé, allant jusqu’à nous ramener un court instant son générique. Pas de doute que cela donne le ton dès le départ et cela fait étrangement plaisir.
Enfin, le traitement narratif choisi pour cet épisode est aussi un procédé qui permet de limiter les caméos d’anciens personnages du show de manière naturelle. On peut toujours regretter que cela ne se produise pas, mais tout est fait pour que l’épisode n’en souffre pas. Et lorsque nous avons un caméo sur la fin, celui-ci se révèle particulièrement sobre et émotionnel. Réussi en somme.
Pour son 300e épisode, Grey’s Anatomy choisit de marquer cette occasion en faisant couler le champagne pour un petit comité. Ce n’est pas un défilé de noms, mais une opportunité pour jouer un peu de la nostalgie, de ramener le passé à la surface tout en célébrant le présent et le chemin parcouru par Meredith. Simple, efficace et qui ne déçoit pas.