Grey’s Anatomy mise sur l’imprévisibilité de l’existence pour injecter du drama. Du moins, la scénariste Elisabeth R. Finch forge son épisode autour de cette notion et de la manière dont elle transforme le quotidien. L’idée est de nous entrainer vers une conclusion que l’on ne doit pas venir, et surtout, ne pas savoir où cela doit nous mener à l’approche de la pause de mi-saison.
Richard prend donc les devants de cet épisode qui met en avant sa relation avec Frankie, une infirmière enceinte de 28 semaines — incarnée par la toujours sympathique Stacey Oristano (Friday Night Lights). Il n’est pas bien difficile de deviner où cette histoire doit nous mener, et on peut regretter dès lors que l’équipe créative n’a simplement pas pris le temps d’introduire plus tôt le personnage dans le but de créer un impact plus fort.
La série pourrait sans doute faire à mettre en avant quelques infirmiers/infirmières et autres membres de l’hôpital pour donner vie au lieu de manière inédite, surtout à ce stade de son existence. Nurse Ginger n’était, par exemple, pas apparu depuis la saison 4. Le personnel mérite largement d’être mieux mis en avant, et cela éviterait que l’on se retrouve soudainement à devoir accepter une relation dont on ignorait jusque-là l’existence et qui a déjà plusieurs années derrière elle. Surtout lorsque le but est de créer un bouleversement émotionnel.
Cependant, James Pickens Jr. relève le défi haut la main, donnant forme aux griefs, troubles et à la colère qui habite Richard face aux multiples obstacles qui se trouve sur sa route. La série confronte dès lors la lutte qu’il mène pour ne pas replonger dans l’alcool, mettant en lumière comment la tragédie rend l’individu plus fragile et que cela peut conduire quelqu’un comme Richard au bord du précipice.
Richard est le cœur de l’épisode, et il donne donc le rythme à son ensemble. Si Catherine se trouve à Los Angeles, la venue de Meredith et Koracick pour une consultation mystérieuse se révèle plus personnelle qu’il n’était entendu au début. Cela ne prend pas tant par surprise, mais offre l’opportunité à Catherine, loin de Seattle, de laisser transparaitre des doutes qu’elle affiche rarement. Et à Koracick de participer à voir au-delà de la femme carriériste qui s’est battue toute sa vie pour construire son héritage.
Cet épisode de Grey’s Anatomy tourne intégralement autour de la famille Avery-Webber, avec le couple Maggie-Jackson se confrontant à un nouvel obstacle dans leur relation. Dans la bonne tradition de la série, c’est à l’aide d’une conversation franche que leurs problèmes sont enfin verbalisés et deviennent concrets. D’un côté, nous avons un Jackson qui continue de se poser des tas de questions existentielles et les opportunités manquées. De l’autre, nous avons Maggie qui expose ses problèmes d’intimité qui sont naturellement difficiles à surmonter face à ce que lui dit Jackson.
Si Jackson se montre assez inconsistant dans ses actions et propos, Maggie ne peut que bénéficier d’être confronté à sa peur de l’intimité pour aider à mieux comprendre son fonctionnement et aborder finalement l’impact que cela a sur sa vie. Le sujet a déjà été évoqué, mais jamais véritablement creusé.
Au final, Grey’s Anatomy délivre ici son meilleur épisode de cette première partie de saison 15, donnant forme concrète à des obstacles et épreuves pour quelques personnages et posant des enjeux destinés à avoir des répercussions immédiates. Après une série d’épisodes qui a tourné autour du pot de pas mal de problèmes (celui de la grossesse de Teddy ayant à peine été confronté pour le moment), cela permet de poser des bases solides pour le dernier épisode avant la pause diffusée la semaine prochaine.