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Séries Grimm : un retour aux sources du conte

Grimm : un retour aux sources du conte

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Au premier abord, Grimm se présentait comme une série policière à la sauce fantastique comme il en fleurit régulièrement. Nick Burkhardt est un jeune inspecteur dans les forces de l’ordre de Portland qui va apprendre par sa tante que de par son héritage, il est en fait un Grimm. En effet, notre monde est peuplé de créatures appelées wesen qui ont l’apparence d’êtres humains, mais sont en réalité des monstres de différentes espèces. Pour les combattre, certains hommes ont développé la capacité de voir leur véritable nature et se sont employés à les empêcher de nuire. Nick est de ceux-là et chose bien commode, tous les crimes sur lesquels il enquête à Portland sont du fait de wesen !

Pour résoudre toutes ces affaires, Nick fait équipe avec le lieutenant Hank Griffin, mais trouve également conseil auprès de Monroe, un wesen homme-loup, qui l’aide à comprendre cet univers régi par des règles qu’il ne connait pas. On se retrouve alors plongés dans une série policière relativement classique, avec un héros qui manque un peu de charisme et tout un tas de noms barbares qui ne sont vraiment pas évidents à retenir. Le tout n’est pas aidé par des effets spéciaux vieille école qui finiront par faire partie de l’esthétique du show, mais qui peuvent choquer de prime abord.

Cependant, Grimm parviendra avec le temps (comptez à peu près une saison !) à dépasser son carcan aussi bien sur le fond que sur la forme pour s’améliorer saison après saison.

La création d’une mythologie

Alors que Once Upon a Time — autre série de contes de fées diffusée sur ABC — tente de réécrire les contes popularisés par Disney, Grimm se sert des contes et légendes pour construire sa propre mythologie. Chaque wesen a son propre nom, ses propres codes et une communauté au sein de la communauté avec ses ennemis, ses alliés, ses règles et sa hiérarchie.

C’est légèrement compliqué à suivre au début parce que ça part dans tous les sens et que l’on se retrouve face à des noms majoritairement à consonance germanique ; on s’emmêle un peu les pinceaux entre blutbad, bauerschwein, fuchsbau et autres hexenbiest. Progressivement, on s’habitue à ses noms barbares et on en vient à reconnaître les espèces et à savoir lesquelles apprécier ou non !

L’évolution constante des storylines et des personnages

Une fois que tout cela est bien installé, l’histoire peut vraiment commencer et de nombreux fils rouges vont être développés. Grimm sait maintenir en haleine sur certaines intrigues tout en ne s’y éternisant pas. Que ce soit la Royauté, les fameuses clés ou encore le Mur d’Hadrien, il y a beaucoup d’histoires de Grimm qui auraient pu être diluées pendant bien plus de saisons.

Il en va de même pour les personnages qui ont tous progressé, et même les seconds couteaux ont eu droit d’évoluer. Je pense notamment à Wu qui a vu son importance grandir à chaque saison. Évidemment, la plus belle progression reste celle de Nick (David Giuntoli) qui est bien loin du héros fade et peu charismatique des débuts ! En même temps ce développement ne s’est pas fait du jour au lendemain, il a été effectué naturellement et ce n’est qu’en se retournant sur le Nick de la saison 1 qu’on prend conscience du chemin parcouru.

Le gros avantage d’une évolution constante des personnages de la série est également leur imprévisibilité. Quand on est face à un personnage qu’on connaît depuis 5 saisons et qui n’a pas changé d’un iota, chaque situation peut être anticipée et il n’y a rien de pire que le manque de surprise dans une série.

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Une noirceur insoupçonnée

Quand on pense aux contes, on peut facilement s’imaginer des histoires gentillettes qui se terminent toujours par une fin heureuse — la faute à Disney. Les histoires des frères Grimm avaient tendance à être violentes et sombres, des éléments que reprend la série de NBC.

Cette noirceur évolue d’ailleurs au fil des saisons, les scénaristes s’autorisant plus de choses avec le temps. Ils n’hésitent ainsi plus à tuer des personnages importants ou à faire retourner leur veste à ceux qui nous paraissaient du bon côté de la barrière. Alors que cette noirceur grandit en Nick, on nous montre paradoxalement un Monroe de plus en plus adorable bien qu’il soit, ne l’oublions pas, la représentation même du Grand Méchant Loup.

Finalement, Grimm arrive à retrouver l’essence des contes, celle d’histoires que l’on partage oralement et qui peuvent tout à fait avoir pour vocation d’effrayer et de divertir.

La fin du conte

Grimm aura donc eu 6 saisons et s’est achevée en mars 2017. Et l’on peut rajouter aux qualités de la série, celle d’avoir su se conclure avec une dernière saison raccourcie qui a habilement mêlé le suspens et les clins d’œil aux débuts de la série. Jusqu’au bout, Grimm nous a tenus en haleine et a su passer du divertissement gentillet à une série addictive et haletante.

Le final était émouvant et satisfaisant pour les fans, même s’il y a toujours un petit pincement au cœur de voir une série qu’on aime se terminer. D’autant que personnellement, 2 ans après sa conclusion, elle reste une série dont je me souviens avec plaisir et l’attachement aux personnages est intact.

C’est pourquoi l’annonce d’un projet de spin-off me fait très plaisir et j’espère qu’il y aura un lien avec le « 20 ans plus tard » sur lequel s’achevait Grimm. On vous tiendra bien évidemment au courant ! En attendant, vous pouvez voir — ou revoir — l’intégralité des 6 saisons sur Netflix ou vous procurer la série en DVD.

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