Le procès de Will Graham commence et Jack doit prendre une décision difficile avant de livrer son témoignage. Un copycat entre en scène et pourrait offrir à Will une nouvelle défense.
On peut s’étonner que le procès de Will débute déjà. Cette seconde saison d’Hannibal ne perd donc pas trop de temps, pourrait-on penser, mais tout ceci adopte progressivement la forme d’une grosse diversion.
L’idée parait être d’amplifier la confusion dans laquelle les personnages s’enfoncent. Jack, tout particulièrement, rencontre beaucoup de difficultés à trouver une voie à suivre pour s’en sortir. Entre ce qu’il connait de Will et ce que les preuves indiquent, il y a déjà de quoi se perdre, mais sa propre culpabilité et la maladie de sa femme l’empêchent de discerner clairement la vérité. Il semble s’égarer dans un brouillard qui nous touche également à présent.
On sait bien entendu que Will est innocent, mais l’apparition d’un copycat non identifié complique la situation. Si on nous disait que c’était Hannibal qui était derrière ces derniers meurtres, il serait surement plus facile de ne pas perdre pied, mais même le docteur parait habité par une certaine forme d’incertitude.
Jack et Hannibal doivent alors faire face à un même dilemme : doivent-ils protéger leur ami Will ou se sauver eux-mêmes. Tous les deux tentent de ne pas prendre de décision et cela transpire de tous les côtés du scénario de cet épisode. Ce n’est pas que l’intrigue s’égare dans diverses digressions, au contraire, tout est étonnement sous contrôle, mais l’atmosphère devient de plus en plus étouffante. La perception qu’a Will de la réalité obscurcit nos repères en amplifiant une confusion qui s’appuie sur le faux rythme animant le procès.
Concrètement, Hassun est un épisode opaque dans le sens où on semble nous refuser une vision claire de ce qui tente d’être accompli. Si le but est de nous aider à mieux connecter avec l’état d’esprit dans lequel Will se trouve, la réussite est complète. Par contre, pour le reste, un flou de plus en plus important brouille les pistes et devient étouffant à un certain degré – que ce soit avec ce que désir réaliser Hannibal vis-à-vis de Will ou avec cette représentation du système judiciaire où le verdict est réduit à être le résultat d’une campagne marketing.
Ce début de saison 2 d’Hannibal continue donc de jongler avec de nombreuses idées qui doivent servir à paver la voie sur laquelle Will progresse vers une forme de guérison. C’est une approche délicate qui tend à entretenir une incertitude qui déstabilise. À ce stade, c’est une façon efficace de fasciner, mais il faut reconnaitre que, dans le cas de cet épisode particulier, c’est également un bagage assez pesant à transporter.
En tout cas, avec Hassun, la série s’est éloignée de sa zone de confort pour s’aventurer à sa manière dans l’univers du legal drama, ce qui délivre un résultat étrange et quelque peu mitigé. Il reste à voir si les retombées transformeront cette étape en un moment clé de l’intrigue qui gagnera un nouvel angle de lecture avec le temps ou, à l’opposée, en un simple détour qui était juste obligé pour maintenir la logique de l’histoire.