Malgré le fait qu’il soit secoué par le fait d’avoir tué un suspect, Will Graham accepte de reprendre le service actif sous le commandement de Jack Crawford. Il commence alors à consulter le Dr Lecter qui l’aide à comprendre ce qui lui arrive. Le FBI découvre des corps enterrés dans une forêt d’une manière assez étrange.
Comme le pilote l’avait bien suggéré, et comme Amuse-Bouche le confirme, Hannibal n’est pas une simple série policière axée sur des tueurs en séries – dont un bien connu en particulier –, car l’idée est de s’intéresser à ce qui motive les meurtriers. En fait, cela va plus loin que ça, puisque Will Graham est à la limite entre être celui qui chasse le criminel et celui qui tue.
Comprendre la mécanique du tueur au travers des discussions entre le Dr Lecter et Will s’affirme donc comme étant le point culminant de l’épisode. Les scènes dans le cabinet d’Hannibal sont alors primordiales, devenant les points autour desquels l’intrigue s’oriente. Les dialogues échangés par Mads Mikkelsen et Hugh Dancy nous offre ainsi une dynamique qui est aussi captivante qu’essentielle, même s’il est par moment trop aisé de saisir où on veut nous entrainer en faisant de la sorte.
Il faut dire qu’il y a un soin particulier porté sur le développement du contexte dans lequel évolue Will, au point que l’on nous donne occasionnellement trop d’informations sur la direction dans laquelle on veut nous emmener. Un léger excès de zèle qui n’entame pas spécialement l’impact des twists, mais qui tend à rendre certains passages plus accessoires que nécessaires afin qu’il n’y ait rien de laisser au hasard dans la progression de l’intrigue.
Ceci n’est probablement que le résultat des ajustements obligatoires de début de série, et on ne peut pas dire que cela soit préjudiciable dans cet épisode. Le tueur de la semaine est utilisé pour étayer le propos de l’histoire et, dans ce sens, il ne nous éloigne pas de ce qui est le centre d’intérêt du show à ce niveau. Ses motivations auraient peut-être gagné à être plus développées, mais puisque le but était avant tout de nous montrer la perspective de Will sur l’affaire, ce fut suffisant.
À ce stade, les scénaristes d’Hannibal se concentrent donc principalement sur l’établissement des codes et dynamiques qui doivent définir la série. Dans cette optique, la place accordée au Dr Lecter est intéressante, même s’il est indéniable que plus il en fera, mieux ce sera. Du moins, tant que cela reste cohérent.
En tout cas, Amuse-Bouche est un second épisode assez bien mené, avec un rythme convenablement dosé et une intrigue construite efficacement pour permettre à la série de prendre corps. Visuellement, rien n’a été perdu et il semble même que les scénaristes cherchent à trouver des moyens originaux pour aider le show à avoir de quoi étonner dans ce registre. Au final, le potentiel perçu précédemment n’a pas diminué, au contraire.