Will perd de plus en plus le contrôle et se retrouve à accidentellement contaminer une scène de crime. Il consulte alors un neurologue que lui recommande Hannibal. Sa situation pousse Jack à remettre en question ses observations.
Entre hallucinations et réalité, Hannibal s’offre avec Buffet Froid une relecture tordue de Dead Like Me tout en explorant plus profondément le désordre psychologique qui affecte Will.
Ceux qui sont familiers avec la première création de Bryan Fuller seront ainsi ravis de le voir retravailler Ellen Muth qui endosse de nouveau le rôle de George, même s’il faut admettre qu’ici il y a un twist assez déroutant. On ne retrouve donc pas celle qui est décédée et est devenue une faucheuse d’âmes, mais une jeune femme qui se croit simplement morte. Fuller a un humour bien noir.
Cela dit, le clin d’œil n’est pas là pour être plus que ça, car l’épisode tourne une fois de plus avant tout autour de Will et de ses problèmes mentaux. La tueuse joue tout de même un rôle notable, puisqu’elle sert à Hannibal qui l’utilise à sa façon pour faire des parallèles avec les soucis que rencontre son ami.
L’amitié est cependant un concept qu’il semble avoir adapté à ses besoins. Voir comment il entretient la maladie de Will tout en prétendant agir pour son bien induit une confusion indéniable qui ajoute à celle qui affecte justement l’agent du FBI. Entre les pertes de temps et les manipulations du psychiatre, plus que jamais le scénario s’appuie sur les apparences pour brouiller nos repères.
Malgré cela, il y a une forme de clarté qui émerge de cet épisode concernant le destin d’Hannibal. Si on sait depuis le début qu’il finira par être arrêté, il parait évident que cela pourrait arriver sans trop tarder désormais. Du moins, à voir les éléments s’emboiter, il apparait que la véritable nature du psychiatre ne pourra logiquement plus rester un secret pendant longtemps encore. Quelqu’un finira par relier les indices et c’est probablement pour cela que la situation de Will se dégrade. Sans cette triste décomposition de sa santé, il aurait certainement déjà vu clair dans le jeu de son ami, un peu comme Franklin qui avait conscience que son ami Tobias était un meurtrier. La différence étant que Will n’a pas le luxe de faire le choix de fermer les yeux pour espérer qu’il n’a fait qu’imaginer le pire. Hannibal n’ignore pas cela et, en suivant ce point de vue, ses agissements trouvent une logique, aussi dérangée qu’elle puisse être.
Buffet Froid s’inscrit donc dans la continuité des récents épisodes, montrant comment Will tente de garder le contrôle et comment Hannibal modèle son univers pour mieux le contrôler. Ce petit jeu risqué ne perd rien de la fascination qui en découle, mais apparait de plus en plus clairement sur le point de s’effondrer. Cela fait naitre une pression supplémentaire qui nous entraine vers la fin de la saison en nous poussant à ne jamais baisser notre garde. En tout cas, la tension est savamment dosée et cela captive toujours autant.