La série médicale est un genre qui peine sérieusement à se renouveler. Le souci est que, si le malade de la semaine offre la possibilité d’explorer à chaque épisode un nouveau sujet, les ressorts dramatiques sont éternellement les mêmes. Tout repose alors sur la tonalité et le médecin aux commandes.
Comme tant d’autres, Heartbeat nous vend son docteur miracle qui défie l’autorité et brave tous les obstacles pour sauver son patient. Le twist ? Il n’y en a pas. C’est aussi simple que cela. La série de Jill Gordon qui est vaguement inspirée par les accomplissements du Dr Kathy Magliato se contente de nous imposer Melissa George en superstar de la médecine avec un côté rebelle.
Elle incarne ainsi Alex Panttiere, chirurgienne du cœur qui est également mère de deux enfants et prise dans un triangle amoureux qui apparait pour le moment plus comme étant une obligation scénaristique qu’une réelle nécessité. Ce n’est par ailleurs pas la seule chose qui semble plus forcée qu’autre chose dans ce premier épisode.
Le souci avec un pilote comme Heartbeat est qu’il propose une introduction qui aurait pu se suffire à elle-même, mais sur laquelle furent ajoutées des scènes d’expositions devant offrir un échantillon de ce qui nous attend.
Concrètement, Jill Gordon a écrit un épisode qui doit en mettre plein la vue pour nous convaincre que son héroïne nous délivrera sans équivoque plus que ce qui est humainement possible au nom du pur divertissement.
Cela est fort regrettable, étant donné que, malgré cette volonté à être inutilement exhaustif, Heartbeat se laisse facilement regarder. La tonalité de l’ensemble est clairement ce qui impose une différence, car nous sommes bien souvent plus proches de la dramédie que du simple drame. Les notes d’humours ne sonnent pas toutes justes, mais il y a une certaine bonhomie qui n’est pas désagréable.
Par contre, on ne peut pas en dire autant du trop-plein d’informations que l’on nous délivre. Il était visiblement obligatoire que nous prenions connaissance de tout ce qui caractérise Alex Panttiere, professionnellement ET personnellement. Les deux se croisent par ailleurs à plusieurs reprises et pas nécessairement de façon très inspirée. Si la relation entre Alex et le Dr Pierce Harrison (Dave Annable) fonctionne, l’ajout du Dr Jesse Shane (Don Hany) dans l’équation n’était vraiment pas utile ou bien écrit.
Heartbeat a définitivement des ajustements à faire dans ce sens. Trouver quoi faire de tous ses personnages sera probablement un obstacle peu aisé à surmonter dans une série comme celle-ci qui se focalise vraiment sur une figure centrale. Dans le rôle, Melissa George est indéniablement la force première du show et elle montre ici qu’elle a ce qu’il faut pour être à la hauteur du challenge qui se pose à elle.
Le plus difficile pour Heartbeat à ce stade sera de marquer sa différence, car au bout du compte, elle se présente comme étant un medical drama de plus qui n’a pour le moment pas ce qu’il faut pour aider le genre à se renouveler. Si on lui en laisse le temps, il est cependant probable qu’elle délivre le type de divertissement formaté, prévisible, mais efficace qu’elle nous promet – ce qui n’est pas une mauvaise chose en soi.