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Heroes : Retour sur le pilote plein de promesses avant de se tourner vers Reborn

Heroes Pilote - Heroes : Retour sur le pilote plein de promesses avant de se tourner vers Reborn

Alors que NBC nous vend le retour de Heroes comme étant l’évènement de la rentrée, il est difficile de réaliser que le pilote a été diffusé sur cette même chaine il y a déjà 9 années de cela. C’était bien entendu avant qu’Iron Man rencontre le succès qui mena le Marvel Cinematic Universe à devenir un monstre du box-office, mais après que Christopher Nolan ramène le Dark Knight sur grand écran.

Concrètement, Heroes était presque en avance sur son temps, nous proposant une série de super-héros avant que cela ne soit réellement la mode. Mieux, la création de Tim Kring était originale – dans le sens où ce n’était pas une adaptation. Sur le long terme, c’est peut-être une des raisons de son échec créatif.

Il est en effet difficile de revenir au point de départ sans penser à tout ce qui est allé de travers par la suite. Néanmoins, quand on a justement connaissance de la direction que le show a suivie, il est étonnant de constater que les premiers indices étaient bien présents dans Genesis, l’épisode pilote. Il n’était pas aisé de les percevoir, car celui-ci débordait de potentiel.

L’histoire débutait donc avec l’introduction de personnages qui ignorent presque tous qu’ils sont spéciaux, qu’ils possèdent des pouvoirs qui les rendent extraordinaires. De Peter Petrelli (Milo Ventimiglia) qui rêve de voler à Isaac Mendez (Santiago Cabrera) qui prend tout juste conscience qu’il peint l’avenir, en passant par Claire Bennet (Hayden Panettiere) qui teste son immortalité à la moindre occasion, il est question de personnes normales qui sont confrontées au fait que leur existence ne sera plus la même, bien qu’ils ne le réalisent pas complètement. Seul Hiro Nakamura (Masi Oka) croit en ses pouvoirs et au fait qu’il est réellement exceptionnel, mais personne ne veut l’écouter.

Ces protagonistes se retrouvent presque tous connectés d’un bout à l’autre de ce pilote, laissant penser que ce monde que l’on nous vend comme étant immense se résume en fait à ces quelques individus. Ce n’était pas loin de la vérité. Tous les personnages ne sont pas introduits, mais l’univers de Heroes est finalement assez restreint et la volonté de Kring à ne pas l’étendre deviendra par la suite problématique.

Néanmoins, ce premier épisode est plus détenteur d’espoir que de déception. Il n’y a pas le temps pour cela. Cela dit, le potentiel qu’il détient reposait sur l’idée qu’un changement allait se produire et le scénario fonctionne en abusant de suggestions au lieu de réellement offrir du concret. Heroes s’ouvrait donc en nous invitant à assister à une évolution, à être là au début d’une révolution, et n’a jamais délivré cela.

C’est quelque chose qui s’explique étrangement avec ce que ce premier épisode parvient à accomplir et, surtout, ce qu’il échoue à faire. Il s’égare en tentant de connecter ses personnages, mais plante de graines intéressantes quand à la possibilité d’une catastrophe à éviter. Il appuie l’idée de héros, mais ne cherche pas à imposer la thématique dans les limites de la série. Il nous demande de prendre pour argent comptant tout ce qu’il montre sans essayer de jouer avec les apparences.

Genesis est un prologue qui est ponctué de concepts intrigants et qui suggère que l’histoire qui va suivre sera unique. Malheureusement, dans sa volonté à introduire une notion de globalité avec son show, Tim Kring avait clairement posé des objectifs trop difficiles à atteindre pour lui.

Heroes Reborn lui offrira peut-être l’opportunité de corriger ça, mais après 4 saisons à attendre que la série puise réellement dans ses forces au lieu d’insister à exploiter ses points faibles, il sera nécessaire faire plus que de teaser une intrigue dantesque pour convaincre, il faudra lui donner corps. Si ce n’est pas possible, espérons que les ambitions affichées seront plus réalistes – autrement dit, plus au niveau des capacités du scénariste.