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Séries His Dark Materials Saison 1 : Lyra s’égare à la croisée des mondes

His Dark Materials Saison 1 : Lyra s’égare à la croisée des mondes

His Dark Material Saison 1 Episode 5 - His Dark Materials Saison 1 : Lyra s'égare à la croisée des mondes

Après l’échec que fut la version cinématographique, une nouvelle adaptation de la série littéraire His Dark Materials (ou A la Croisée des mondes en France) de Philip Pullman était risquée. HBO et BBC se sont néanmoins associées pour tenter l’expérience.

Nous avons donc le droit à une série de fantasy qui, sur plusieurs saisons, s’affairera à transposer la grande aventure que va mener la jeune Lyra (Dafne Keen). Cette orpheline vit dans un monde où science, théologie et magie se mélangent. Quand un de ses amis disparait, elle part à sa recherche et se retrouve alors prise dans une quête devant la pousser à comprendre l’étrange phénomène appelé la Poussière.

Scénarisée par Jack Thorne, His Dark Materials se présente comme un ambitieux programme familial. Avec un large casting réunissant notamment Ruth Wilson, Lin-Manuel Miranda, Anne-Marie Duff, James Cosmo ou encore James McAvoy, le petit monde de Lyra devient rapidement peuplé de nombreux amis et ennemis.

Sur papier, tout ceci est prometteur, en particulier avec une œuvre possédant un côté épique comme matériel source. Le problème avec ce type de projet est cependant souvent le même. La magie invoquée par les mots n’est pas la même que celle qui transparait des images. Des décisions créatives dictées par un budget et des contraintes liées à un format différent ne peuvent pas rivaliser avec l’absence de limite de l’imagination.

Concrètement, même si cette première saison de His Dark Materials commence sans tarder en affirmant ses ambitions, celles-ci sont rapidement entamées par des choix narratifs et les effets spéciaux. Ainsi, l’intrigue est terriblement linéaire. Chaque épisode met Lyra face à un challenge dont elle se sort et se termine sur un cliffhanger qui promet le pire. La situation est cependant résolue sans trainer au début de l’heure suivante qui nous entraine dans un nouveau challenge avec de nouveaux visages et des rebondissements qui deviennent sans délai prévisibles et répétitifs.

Pour ne rien arranger, le monde de Lyra est caractérisé par le fait que les personnages sont accompagnés par des daemons — une part d’eux-mêmes qui prend la forme d’un animal. Lyra est donc toujours en compagnie de Pan et la terrifiante Marisa Coulter (Ruth Wilson) se balade avec un singe doré. Ils sont tout le temps là… en théorie. Dans la série, ils apparaissent et disparaissent sans arrêt, ce qui devient rapidement déconcertant — il est préférable de ne pas se demander où ils sont la plupart du temps. Pourtant, ils jouent un rôle clé dans l’intrigue, ce qui rend la place tenue par ces créatures un peu plus confuse.

Quoi qu’il en soit, les daemons vont et viennent, Lyra continue d’avancer à la recherche de son ami Roger (Lewin Lloyd), de son père, des autres enfants disparus, de la poussière… Elle a toujours une raison d’aller de l’avant et sa volonté est telle qu’elle convainc tout le monde de la suivre, même si cela n’est plus nécessaire. Plus la saison progresse et moins le scénariste semble chercher à vraiment s’étendre sur la destination de l’histoire, nous laissant après 8 épisodes sur un cliffhanger de plus qui se retrouve noyé dans un débat scientifico-théologique dont les ramifications ont été trop peu développées pour qu’il puisse avoir un poids réel.

Cette saison 1 de His Dark Materials démarre en faisant de belles promesses. Si elle délivre l’aventure attendue, elle perd à chaque épisode un peu plus de son intérêt en laissant son héroïne avancer inexorablement vers un inconnu qui ne prend jamais totalement forme. Difficile de rester investi dans le récit quand celui-ci est rapidement réduit à une suite d’excuses pour justifier l’étape à venir d’un voyage dont la finalité parait s’être évaporée en cours de route. La saison 2 se devra de réinjecter un peu de substance et de donner du sens à tout cela.